Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero s'est engagé mardi à réduire les déficits publics et a anticipé un retour de la croissance après deux années de récession et de stagnation économique, s'efforçant ainsi de rassurer les investisseurs.
L'Espagne continue d'être l'objet des craintes des marchés sur sa capacité à redresser ses comptes publics et à relancer son économie.
Signe de cette défiance, les taux des obligations d'Etat du pays continuent d'atteindre des niveaux record, avant la première émission obligataire espagnole de l'année, prévue jeudi.
Lors de la présentation du bilan économique 2010 de son gouvernement, M. Zapatero a tenu à assurer qu'il respecterait en 2011 l'objectif fixé d'un déficit public à 6% du PIB.
"Notre engagement à atteindre un déficit à 6% (du PIB, ndlr) en 2011 ne peut être mis en doute" a insisté M. Zapatero. Et pour 2010, les comptes publics respecteront "largement l'objectif d'un déficit à 9,3%" du PIB.
Le chef de gouvernement avait déjà anticipé début janvier que le déficit public pour 2010 serait "un peu meilleur" que les 9,3% fixés.
"L'engagement du gouvernement est clair, sans équivoque: nous corrigerons toute déviation sur les objectifs (...) fiscaux", a insisté mardi M. Zapatero, rappelant la réduction de 7,9% des dépenses publiques inscrite dans le budget 2011.
Le gouvernement socialiste espagnol a multiplié ces derniers mois les mesures d'austérité pour parvenir à réduire son déficit et s'est engagé sur la voie des "réformes structurelles" de fond (marché du travail, réseau des caisses d'épargne et système de retraite).
Zapatero a reconnu que les tensions observées sur les marchés obligataires, avec des taux espagnols historiquement élevés, avait conduit Madrid à accélérer les réformes économiques et que celles-ci seraient accomplies "en temps et en heure".
Il a rappelé que la réforme des retraites serait approuvée le 28 janvier en conseil des ministres. Cette réforme qui suscite l'hostilité des syndicats prévoit en particulier l'allongement à 67 ans de l'âge de départ à la retraite, contre 65 ans actuellement.
M. Zapatero a par ailleurs assuré que la croissance du pays allait s'accélerer à partir de cette année après une année de récession en 2009 et une croissance faible en 2010.
La croissance espagnole sera "d'environ 2 à 2,5% (en moyenne par an, ndlr) pour la période 2011-2015, selon nos estimations", a-t-il déclaré.
"Le gouvernement est convaincu que l'effort découlant du vaste ensemble de réformes en cours d'exécution va contribuer à approcher notre pays de son niveau de croissance potentiel" a souligné le dirigeant socialiste.
Dans sa dernière prévision officielle, datant de mai 2010, le gouvernement avait révisé à la baisse ses prévisions de croissance, anticipant des hausses du PIB de 1,3%, 2,5% et 2,7% pour 2011, 2012 et 2013.
Après le repli de 3,6% du PIB observé en 2009, l'économie espagnole a globalement stagné en 2010, avec des hausses légères de 0,1% et 0,3% aux deux premiers deuxièmes, puis une croissance nulle au troisième.
Les chiffres du 4e trimestre et de l'année entière ne sont pas encore connus mais le gouvernement table sur une contraction de 0,3% du PIB pour 2010.