Devant l'envolée du chômage en France, le président Nicolas Sarkozy a convié jeudi les partenaires sociaux à un sommet sur l'emploi en janvier, assurant que "tout n'a pas été essayé" dans ce domaine.
"En janvier prochain, j'inviterai tous les partenaires sociaux à participer à un sommet sur l'emploi pour que chacun puisse apporter des solutions, faire des propositions", a affirmé le chef de l'Etat lors d'un discours à Toulon.
"Sur l'emploi, on n'a pas tout essayé. Quand on voit monter le chômage on n'a pas le droit de dire qu'on n'y peut rien, même si tout ne dépend pas de nous", a-t-il souligné. "La crise ne doit pas nous faire baisser les bras".
"Et ce n'est pas parce qu'il y a une élection présidentielle qu'il faut attendre", a-t-il ajouté en mettant en avant la nécessité de "lever les tabous sur les freins à la compétitivité française".
C'est trois jours après l'annonce d'une nouvelle envolée du chômage à un niveau inégalé depuis 12 ans - 2,814 millions de personnes sans activité en quête de travail- que le président a appelé à la tenue d'un sommet.
Jeudi, l'Insee a confirmé la dégradation sur le front de l'emploi en annonçant une progression du taux de chômage de 0,2 point à 9,3% au troisième trimestre. Sur fond de crise et de ralentissement brutal de la croissance, le gouvernement a définitivement abandonné son objectif de faire passer le taux de chômage sous le seuil de 9%.
Côté syndical on a accueilli jeudi soir avec un certain scepticisme l'invitation du chef de l'Etat. Toutefois les centrales interrogées par l'AFP ont toutes accepté l'invitation.
"On ira à ce sommet social" mais "il faut aussi écouter les propositions", a affirmé auprès de l'AFP Véronique Descacq, secrétaire nationale de la CFDT. "Il faut un sommet social avec un esprit d'ouverture et pas pour la galerie", a-t-elle dit.
Le numéro un de la CFDT, François Chérèque, avait lui-même appelé à plusieurs reprises à la tenue d'un sommet social. Jeudi matin, il avait regretté que son "offre de dialogue" au ministre du Travail, Xavier Bertrand, pour discuter des mesures nécessaires, soit "refusée".
"Nous avons toujours demandé qu'il y ait un dialogue social permanent. On en à un peu marre d'être invité au coup par coup", a affirmé de son côté le numéro deux de la CFTC, Pascale Coton. Mais pas question de bouder le sommet: "Bien sûr que nous irons, puisque cela concerne l'emploi". "Il faut arriver à travailler ensemble".
Stéphane Lardy, secrétaire confédéral FO est également réservé: "Si c'est simplement pour refaire un sommet social comme les autres fois..." dit-il en allusion notamment aux précédents sommet convoqués en pleine crise financière en 2009 et en 2010.
Toutefois FO ira à ce sommet "car on est républicain", mais "ce n'est pas en une demi journée qu'on va régler la problématique du chômage dans ce pays", a-t-il dit.
Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, principal syndicat de l'Education, "aimerait que le sommet parle aussi de l'emploi public" sans "sujets tabou".
Elle a déploré que le chef de l'Etat ait martelé qu'il allait "continuer" le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux. "Au contraire, il est utile d'investir dans le secteur public, il y a là des leviers indispensables en période de crise".
De son côté, le ministre du Travail Xavier Bertrand a déjà annoncé des mesures, comme la relance d'un dispositif de chômage partiel - financé en partie par l'Etat- pour permettre aux entreprises en difficulté de s'adapter a la chute de l'activité sans recourir aux licenciements de salariés.