Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a jugé, lundi, le projet de budget présenté par la France "globalement satisfaisant" même si la politique fiscale "atteint les limites de l'acceptabilité".
"Aujourd'hui, la politique fiscale en France a atteint les limites de l'acceptabilité. La France est de loin le pays où les entreprises payent les impôts les plus élevés et ça c'est un problème pour la croissance et l'emploi en France", a affirmé M. Barroso sur la chaîne privée française LCI.
"Il faut réduire les dépenses publiques et d'ailleurs, pour être juste, le plan de budget pour cette année prévoit plus d'efforts pour la réduction des dépenses et pour l'augmentation des recettes et ça c'est positif", a-t-il ajouté.
Dans ces conditions, a-t-il souligné, "le budget présenté par la France est globalement positif".
La Commission européenne doit pour la première fois vendredi donner son avis sur les budgets des Etats de la zone euro.
Concernant la première économie européenne, l'Allemagne, M. Barroso a indiqué que la Commission va "en principe" lancer mercredi une analyse des déséquilibres économiques de l'Allemagne, qui affiche depuis 2007 un excédent courant supérieur à 6% de son PIB.
"Nous avons l'intention (...) de faire une analyse en profondeur, ce n'est pas une enquête dans le sens judiciaire du terme", a expliqué M. Barroso.
"Il y a des indicateurs sur les déséquilibres macro-économiques, c'est vrai que l'excédent de l'Allemagne est au-dessus de ce qui est normal", a-t-il dit.
Berlin est régulièrement attaqué pour sa dépendance envers les exportations et la faiblesse de sa demande intérieure. Comme avant eux le FMI et des pays européens, les Etats-Unis ont récemment repris le flambeau en fustigeant la politique économique allemande, sources de "déséquilibre.
"Il y a certains pays qui ont perdu des marchés d'exportation par exemple la France, l'Angleterre, l'Italie", a-t-il dit. "Il faut travailler ensemble pour nous rendre tous plus compétitifs".
Interrogé par ailleurs sur un éventuel 3e mandat à la tête de la Commission européenne, M. Barroso a répondu: "10 ans c'est assez".
"Dix ans (à la tête de la Commission européenne) c'est déjà beaucoup. Mais je veux travailler jusqu'à la dernière minute pour l'Europe", a-t-il affirmé.
Le mandat de M. Barroso comme chef de l'exécutif européen se termine fin octobre 2014 après deux mandats successifs de cinq ans.
L'actuel président du Parlement européen, le social-démocrate allemand, Martin Schulz, a déjà fait savoir qu'il était prêt à succéder à l'ancien Premier ministre portugais.