Les constructeurs automobiles japonais multiplient les tests de radioactivité sur leurs véhicules depuis la catastrophe de Fukushima, afin de rassurer leurs clients, nombreux à s'interroger sur la sécurité des voitures produites dans l'archipel.
"Certains clients, avant d'acheter, posent beaucoup de questions sur les radiations", observe Cédric Droniou, vendeur chez Nissan à Nantes.
L'Association des constructeurs japonais (Jama) procède depuis la catastrophe à des tests réguliers sur les véhicules destinés l'export.
Ils ont montré que les radiations présentes dans l'atmosphère des usines et des ports d'exportation, ainsi qu'autour des véhicules, ne sont pas dangereuses pour la santé humaine et très inférieures au maximum autorisé par l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA), affirme l'organisation patronale.
Plusieurs grandes marques, comme Toyota, Nissan, Honda, ont fait savoir qu'elles procédaient, en sus, à leurs propres contrôles.
Chez Toyota, les tests se pratiquent dans les ports d'embarquement, sur un échantillon de voitures prises au hasard. Trois endroits sont inspectés: sur le capot, devant le volant et dans l'axe des roues, a expliqué Philippe Boursereau, directeur de la communication à la filiale française.
Ces mesures n'ont révélé qu'un taux de radiation de 0,03 micro-sievert par heure, inférieur au taux ambiant à Paris, a-t-il précisé.
Les clients sont vite rassurés car les constructeurs japonais ont une "image de sérieux", même si certains "posent pas mal de questions", a affirmé Florent Fumagali, vendeur Honda à Chambourcy (Yvelines).
La douzaine de concessionnaires japonais interrogés par l'AFP observent en majorité des ventes plutôt un peu inférieures aux espérances depuis le début avril. Mais les interrogations de certains de leurs clients sur l'éventuelle radio-activité des voitures n'ont guère joué dans cette tendance.
C'est "la fin de la prime à la casse" qui pèse surtout sur les ventes, assure Alain Moisan, commercial Toyota à Barberey Saint-Sulpice (Aube).
La prime a pris fin au 31 décembre et les constructeurs avaient jusqu'à fin mars pour livrer les véhicules commandés.
En mars, les huit constructeurs japonais représentés dans l'hexagone avaient même plutôt progressé, avec 7,93% du marché contre 7,43% en février, malgré le séisme du 11 mars à Fukushima.
Les interrogations sur la radioactivité ne sont pas un "problème de voiture japonaise" : tous les constructeurs recourent à des composants en provenance du Japon, rappelle Laurent Capelat, vendeur Mazda à Créteil (Val-de-Marne).
Les aficionados des marques japonaises, friands de gadgets électroniques, s'inquiètent surtout de la fermeture temporaire de plusieurs usines de composants, qui paralyse les chaînes d'assemblage et allonge les délais de livraison.
Cependant, quand le modèle désiré est disponible, ils s'enquièrent de savoir s'il est arrivé avant le séisme, ont observé plusieurs concessionnaires.
Certains, résume Arnaud Langlois, commercial Honda à Cesson-Sévigné (Ile-et-Vilaine), font de mauvaises blagues "sur les voitures irradiées, mais ils ne sont pas plus inquiets que cela".