par Simon Evans
ZURICH (Reuters) - La FIFA discute d'un éventuel report de l'élection de son président en raison des suspensions infligées à Sepp Blatter et Michel Platini, a-t-on appris vendredi de deux sources proches de la Fédération internationale de football.
Le sujet devra être à l'ordre du jour d'une réunion extraordinaire du comité exécutif de la FIFA dont la date n'a pas encore été fixée, mais qui sera probablement décidée la semaine prochaine. La Fédération anglaise (FA) en a réclamé la tenue.
L'élection du successeur de Sepp Blatter, qui a annoncé sa démission le 2 juin en raison du vaste scandale de corruption qui secoue l'organisation depuis le mois de mai, est pour l'instant fixée au 26 février.
"Pour l'heure, le programme ne bouge pas", a déclaré un porte-parole de la Fédération internationale, soulignant que seul le comité exécutif était habilité à modifier la date de l'élection.
Sepp Blatter, qui est âgé de 79 ans et dirige la FIFA depuis 1998, a souligné à plusieurs reprises qu'il resterait en poste jusqu'à l'élection d'un successeur.
Selon le calendrier actuel, les candidatures doivent être déposées avant le 26 octobre. Celle de Michel Platini, qui faisait figure de favori jusqu'ici pour succéder au Valaisan, est désormais mise en doute en raison de la suspension dont il a écopé.
"IL N'ABANDONNE PAS"
Réunie depuis lundi à Zurich, la commission d'éthique de la FIFA a suspendu jeudi Sepp Blatter, Michel Platini ainsi que le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, de toute activité liée au football pendant une durée de 90 jours. Cette suspension pourra être prolongée de 45 jours si nécessaire.
La décision fait suite à l'ouverture le 25 septembre d'une procédure pénale contre Sepp Blatter pour des soupçons de corruption lors de la vente des droits télévisés des Coupes du monde 2010 et 2014 à un prix très en dessous du marché au président de la Fédération des Caraïbes, Jack Warner, et pour le versement de deux millions de francs suisses (1,8 million d'euros) à Michel Platini en 2011.
La patron de l'UEFA, dont le statut a été décrit par le procureur comme se situant "entre celui de témoin et d'accusé", assure que la somme qui lui a été versée l'a été en toute légalité en rétribution d'un travail fourni dix ans plus tôt.
Dans un communiqué diffusé jeudi soir, il qualifie de "farce" la décision de la commission d'éthique, se disant animé par un "sentiment de révolte farouche". L'UEFA a précisé qu'il avait enclenché les procédures d'appel contre sa suspension.
Sepp Blatter a également fait appel. "Il veut continuer jusqu'au congrès du 26 février et il n'abandonne pas", a déclaré Klaus Stöhlker, qui gère la communication de Sepp Blatter depuis que la FIFA a cessé de s'en charger le 30 septembre.
Le Sud-Coréen Chung Mong-joon, vice-président de l'organisation, a quant à lui été exclu pour six ans par la commission d'éthique. Il a annoncé vendredi son intention de saisir le Tribunal arbitral du sport pour contester cette exclusion. Dans un communiqué, il dénonce une "décision honteuse" destinée à lui faire payer ses critiques envers la FIFA.
(Jean-Philippe Lefief et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)