Le groupe EDF a demandé au gendarme de la Bourse AMF d'ouvrir une enquête sur la forte baisse de son titre vendredi après-midi, après un article de presse évoquant un accord pré-electoral entre socialistes et écologistes pour fermer des centrales nucléaires.
Une porte-parole du groupe a déclaré à l'AFP qu'EDF avait demandé une enquête sur une éventuelle "manipulation de cours". Le titre du groupe a terminé en baisse de 5,52% à 22,26 euros dans un marché en recul de 0,59%.
EDF est l'exploitant historique des 19 centrales et 58 réacteurs nucléaires français, détenus à 84,5% par l'Etat.
L'action d'EDF a chuté vendredi après la publication d'un article du Monde affirmant que le Parti Socialiste et Europe Ecologie-Les Verts sont parvenus à un accord de principe pour fermer plusieurs centrales en cas de victoire en 2012.
Des représentants des deux formations ont toutefois déclaré à l'AFP que les négociations étaient loin d'être abouties.
Selon Le Monde daté de samedi, les socialistes ont concédé la fermeture de "quelques centrales" parmi les plus anciennes en France, dont celle de Fessenheim (Haut-Rhin) mais celles de Chinon (Indre-et-Loire) et du Bugey (Ain) sont également citées. La question de l'EPR en construction à Flamanville n'a pas encore été tranchée, selon le quotidien.
L'accord sur l'atome entre le PS et les écologistes excluerait cependant une "sortie du nucléaire", portée par la candidate EELV Eva Joly. Le candidat socialiste François Hollande propose lui une réduction de la part du nucléaire dans la production électrique française à 50% d'ici 2025, contre 75% actuellement.
Interrogé par l'AFP, un des négociateurs d'EELV, Denis Baupin, a déclaré que "pour l'instant il n'y a pas d'accord, on n'a pas vraiment commencé la négociation".
Pour le député socialiste Michel Sapin, proche de François Hollande, "les négociations s'ouvrent. Elle ne sont pas par définition, abouties sur aucun sujet".
"Qu'il y ait un débat sur les vieilles centrales, ce n'est pas une nouveauté. Le scénario de François Hollande de passer de 75% à 50% inclut par obligation que les centrales arrivées en fin de durée de vie sont fermées sans être remplacées. C'est ce qu'il a déjà dit sur Fessenheim", selon lui.
"Si on baisse de 75 à 50%, forcément, on ferme les centrales en fin de vie", a-t-il déclaré.
Après les tests de résistance demandés à EDF par le gouvernement à la suite de la catastrophe de Fukushima au Japon, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) doit rendre son avis sur les mesures à prendre et sur d'éventuelles fermetures de centrales françaises d'ici le début de l'année prochaine.