L'assureur américain AIG a annoncé mercredi qu'il allait devoir passer une provision de 4,1 milliards de dollars sur sa filiale dommages Chartis, qui va bénéficier d'un renflouement de 2 milliards qui étaient normalement destinés à être reversés aux pouvoirs publics.
Cette provision sera passée dans les comptes du quatrième trimestre.
L'ancien numéro un mondial de l'assurance n'a pas précisé dans quelle mesure cette déconvenue affecterait ses résultats annuels, qui doivent être publiés le 24 février, ni si elle était susceptible d'affecter le projet de vente d'une partie de la participation de l'Etat.
AIG a indiqué avoir obtenu le feu vert du Trésor pour conserver 2 des 4,8 milliards de dollars tirés de la cession de ses filiales japonaises AIG Star Life Insurance et AIG Edison Life à son concurrent Prudential Financial. Cette somme devait normalement être intégralement reversée aux pouvoirs publics qui avaient massivement soutenu le groupe pendant la crise économique.
Ces deux milliards permettront de renflouer Chartis, dont le coussin de sécurité financier restera de la sorte "largement intact".
AIG a expliqué avoir dû procéder à cette opération pour prendre en compte le coût de plusieurs sinistres, jusqu'ici sous-estimés.
"Le renforcement des réserves pour pertes de Chartis reflète les mauvaises conditions lors d'années passés dans des activités où les résultats sont enregistrés avec retard", a expliqué AIG.
Une grande partie du renforcement des réserves concerne en effet des frais liés à des indemnisations pour contamination à l'amiante (à hauteur de 1,3 milliard de dollars), bien qu'AIG ait cessé de couvrir ce risque dès 1985, et d'autres accidents du travail (à hauteur de 1,245 milliard de dollars).
En outre, un nombre d'accidents supérieur aux tendances de long terme a nécessité la constitution d'une provision d'un milliard de dollars - notamment pour tenir compte de l'augmentation du nombre de verdicts de culpabilité dans des procès en responsabilité industrielle.
Dans la plupart des cas, il s'agit de sinistres antérieurs à 2005, selon son communiqué.
AIG, aujourd'hui détenu à 92% par le Trésor américain, a expliqué que quatre dossiers représentaient 80% de la provision.
L'assureur a précisé qu'il avait pris ces mesures à l'issue de l'examen annuel de ses réserves pour pertes, reposant sur l'analyse des dossiers déjà en cours de traitements et des dossiers de remboursement prévisibles mais pas encore déposés.