Un accord au finish entre la CGT et la direction de General Motors, dans lequel les deux parties s'engagent à des concessions mutuelles, a été signé mercredi, levant le dernier obstacle à la reprise du site de GM Strasbourg par General Motors Company (GMC).
L'accord est intervenu entre la direction départementale du travail, la CGT, la direction de GM Strasbourg et un représentant de GMC, a indiqué à l'AFP Roland Robert, délégué CGT, deuxième syndicat sur le site et hostile au projet de reprise de l'usine strasbourgeoise, spécialisée dans les boîtes de vitesse.
Dans ce texte, la CGT réaffirme qu'elle ne signera pas le projet mais s'engage à ne pas attaquer en justice le projet porté par GMC, a dit M. Robert.
En contrepartie, GMC, qui est détenu à 60% par l'Etat fédéral américain, renonce à conditionner à la signature des quatre syndicats son projet qui prévoit une réduction de 10% des coûts de main d'oeuvre par une réduction des RTT ainsi qu'un gel des salaires sur deux ans et de l'intéressement jusqu'en 2013.
GMC veut rendre le site alsacien compétitif avec un autre site au Mexique.
Vendredi, CFDT (majoritaire), CFTC et FO avaient paraphé le projet, approuvé en début de semaine dernière par plus de deux tiers des 1.150 salariés lors d'une consultation interne où seule la CGT avait appelé à voter contre un tel rachat pour l'euro symbolique.
Jeudi, le comité d'entreprise (CE) avait donné son indispensable feu vert au projet de reprise.
Sollicitée par l'AFP, la direction n'a pas souhaité commenter l'accord intervenu mercredi.
Dans un document interne diffusé mercredi aux salariés et dont l'AFP a obtenu copie, elle indique toutefois que, "comme nous l'espérions, la médiation menée par le directeur de l'inspection du travail du département a permis d'aboutir ce matin à un quatrième accord, après les trois signés vendredi".
Ces accords "donnent à General Motors Company l'assurance de pouvoir développer son projet industriel dans un climat de sérénité sociale", ajoute le texte signé de "l'équipe de direction".
Elle "informera dès aujourd'hui" GMC, dont le siège est à Detroit, que "l'ensemble des demandes liées à l'offre d'achat sont satisfaites et que le processus de vente peut donc se poursuivre", poursuit le texte.
Cet accord intervient au terme de plusieurs semaines de négociations tendues. Vendredi, une dizaine de délégués CGT avaient été bloqués dans leur local syndical par plusieurs dizaines de salariés.
Du côté des autres syndicats, tous favorables au projet de GMC, l'heure est au soulagement: "toutes les conditions sont remplies" pour que la vente se fasse, a commenté Jean-Marc Ruhland, délégué CFDT, qualifiant l'accord avec la CGT "d'éclaircie" à "quelques jours des vacances".
"On pousse un +ouf+ de soulagement, on va pouvoir partir (en congés) sereinement", a-t-il estimé.
"La reprise (par GMC) devrait se faire, c'est déjà une bonne chose", a déclaré pour sa part Thierry Stachel, délégué CFTC. "C'est plutôt positif pour le court terme", a-t-il ajouté.
Selon plusieurs sources syndicales, GMC pourrait prendre sa décision sur l'avenir de GM Strasbourg "courant août".
Dans un communiqué, les socialistes Roland Ries et Jacques Bigot, respectivement maire de Strasbourg et président de la communauté urbaine, se félicitent de cet accord "qui lève le dernier obstacle à la reprise du site de Strasbourg" par GMC et renouvellent "leur soutien" à ce projet.