Fitch a estimé mardi que le risque d'un abaissement de la note du fonds européen de secours (FESF) s'était "accru" après l'abaissement vendredi de la perspective de la note de la France, indique l'agence de notation financière dans un communiqué.
Les notes AAA attribuées aux titres émis par le FESF, les meilleures possibles, "dépendent beaucoup du fait que la France et l'Allemagne", qui sont de gros garants du FESF, "conservent leurs notes AAA", explique Fitch.
Mais c'est surtout la révision de la perspective de la France à "négative" qui "a pour conséquence un risque accru d'abaissement de la note de la dette du FESF", selon l'agence.
Le FESF est un instrument financier qui lève de l'argent sur les marchés avec une garantie apportée par les Etats de la zone euro. Il le reverse ensuite à des pays en difficulté au sein de la zone euro comme le Portugal ou l'Irlande, à des taux moindres que ceux qu'ils devraient payer sur les marchés.
Or la France et l'Allemagne sont les pays notés AAA qui fournissent les plus gros montants de garanties au FESF, soit près de 80% du total (369,6 milliards d'euros, sur un total de 451,5 milliards de garanties apportées par les pays notés AAA).
Ces garanties donnent au FESF la capacité d'emprunter jusqu'à 440 milliards d'euros.
En outre la France, qui apporte 158,5 milliards de garanties au FESF, est "le pays le plus exposé" à l'intensification de la crise de la dette en zone euro, souligne l'agence.
L'abaissement de la perspective de la France signifie qu'il y a plus d'une chance sur deux pour que sa note soit abaissée d'ici deux ans. La note des titres émis par le FESF pourrait aussi être abaissée dans ce même délai "à moins que des mécanismes d'amélioration" de ses crédits soient mis en place.
Fitch Ratings a abaissé vendredi à "négative" contre "stable" auparavant la note de la dette à long terme de la France, tout en maintenant la note de "AAA", la meilleure possible.