Une réunion décisive se tenait jeudi à Bercy sur l'avenir de l'armateur français CMA-CGM, en difficulté financière, à laquelle participaient des investisseurs privés potentiels et des banques créancières, a indiqué une source proche du dossier, confirmant une information des Echos.
"Une réunion de qualité a lieu jeudi sur la recapitalisation de CMA-CGM et il y a des investisseurs privés, CMA-CGM ayant dit qu'il était ouvert à un renforcement de sa gouvernance", a indiqué à l'AFP cette source qui a requis l'anonymat. Bercy n'a pas souhaité faire de commentaires.
Participaient à cette rencontre le fonds d'investissement américain Apollo, le groupe français Louis Dreyfus Armateurs et l'ancien PDG du groupe français d'électronique Thales Denis Ranque, qui serait pressenti pour jouer un rôle majeur au sein de CMA-CGM, selon la source proche du dossier.
Denis Ranque était mercredi à Marseille, siège de l'armateur, a ajouté cette même source.
Outre Apollo et Louis Dreyfus Armateurs, les noms des fonds d'investissement américains Butler Capital et Goldman Sachs et du français Bolloré reviennent régulièrement parmi les investisseurs éventuels.
Plusieurs réunions ont déjà lieu ces dernières semaines à Bercy pour trouver les moyens de renflouer l'armateur.
CMA-CGM, dont l'endettement dépasse les 5 milliards de dollars (3,4 milliards d'euros environ) avait indiqué, mi-novembre, qu'il voulait ouvrir son capital à hauteur de 300 à 400 millions de dollars afin de faire face à ses difficultés financières.
Numéro trois mondial du transport par conteneurs, le groupe, qui emploie quelque 16.500 personnes dans le monde, dont 4.000 en France, avait réalisé un chiffre d'affaires de 15,1 milliards de dollars l'an dernier. C'est l'un des premiers employeurs privés de la région marseillaise.
Il a été touché de plein fouet, comme ses concurrents, par le déclin du commerce mondial déclenché par la crise il y a un an: les volumes de conteneurs transportés et les taux de fret, c'est-à-dire les prix payés par les clients, ont dramatiquement chuté.
Il négocie actuellement le report de la livraison de 49 navires prévue d'ici à 2012 auprès des chantiers navals coréens, cette énorme commande ayant plombé ses comptes.