Le titre Carrefour cédait plus de 13% mardi matin à la Bourse de Paris, pour des raisons largement techniques, liées au détachement du dividende annuel et à la scission de la filiale à bas prix Dia.
A 11H00 (09H00 GMT), l'action perdait 13,27% à 24,01 euros, fermant la marche du CAC 40, dans un marché en léger recul de 0,32%.
Les actionnaires de Carrefour ont reçu leur dividende en numéraire de 1,08 euro par action versé au titre de l'année 2010 ainsi que leurs titres Dia, la branche discount du distributeur, qui fait son entrée ce même mardi à la Bourse de Madrid. Sa cotation débutera vers 12H00.
Carrefour a distribué à ses actionnaires ses titres Dia au prorata de leur participation à son propre capital, sur la base d'une valorisation de la filiale hard-discount de 2,4 milliards d'euros, soit 3,50 euros par action Dia.
Les analystes s'attendent à ce que Dia débute en Bourse aux alentours de 4 euros, valorisant la société à environ 3 milliards d'euros, indique le courtier Raymond James dans une note.
Ce dernier rappelle que les deux principaux actionnaires de Carrefour, le fonds Capital Colony et l'homme d'affaires Bernard Arnault, qui détiennent 14% du capital et 20% des droits de vote à eux deux, "se sont engagés à conserver leurs titres Dia pendant un an".
Pour Christian Devismes, analyste au CM-CIC Securities, "la +juste valeur+ de l’action Dia ressort, selon nous, à 4,4 euros", ce qui entraîne de sa part une révision à la baisse de l'objectif de cours de Carrefour à 33,50 euros, contre 39 euros précédemment.
Il laisse inchangé en revanche son opinion à "achat" sur le titre malgré "des doutes sur le Brésil et des piètres performances en France" du distributeur.
M. Devismes souligne que le consensus des analystes a ramené à 2,9 milliards d'euros début juillet son estimation de résultat opérationnel courant pour 2011 (Dia inclus) contre 3,3 milliards début mars.
Carrefour restera au centre des attentions des investisseurs cette séance, alors qu'il livre une guerre sans merci à son grand concurrent Casino pour prendre le contrôle du numéro un de la distribution au Brésil.
Le projet de fusion des activités brésiliennes de Carrefour avec le leader local de la distribution, CBD Pao de Açucar, paraît menacé par la forte résistance de Casino, premier actionnaire de CBD, et la volte-face des pouvoirs publics du pays.
La banque publique brésilienne BNDES, qui devait injecter jusqu'à deux milliards d'euros dans l'opération, a décidé de n'apporter son soutien au projet que si celui-ci est "amical", selon une source proche des négociations.