A mi-parcours des soldes d'été, les professionnels sont plutôt satisfaits mais ils attendent la fin juillet pour voir si ce cru 2010 tient toutes ses promesses, après un démarrage en fanfare.
Lors des deux premières semaines des soldes, cruciales pour les commerçants, les ventes d'articles d'habillement ont grimpé de 3 à 5% comparées à la même période de 2009, selon l'Institut français de la mode (IFM) qui parle de signe "plutôt positif".
Jean-Marc Genis, président de la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH), qui regroupe les chaînes de prêt-à-porter, estime la progression à environ 15% durant la période, "ce qui est bon", a-t-il déclaré à l'AFP .
Une tendance qui se confirme aussi sur internet où "tout se joue la première semaine", selon Marc Lolivier, directeur général de la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) avec une hausse du même ordre.
Globalement, la météo très favorable a poussé les consommateurs dans les magasins dès le début des soldes, le 30 juin, soit deux ou trois jours avant le début des grandes migrations de l'été.
Les rabais pratiqués ont été "équivalents dans l'ensemble à ceux de la campagne des soldes d'été 2009", note l'IFM. "Ce qui prouve", a ajouté Charles Tillard-Tête, chargé des études statistiques de l'institut, "que malgré les soldes flottants, les gens attendent les périodes de soldes pour acheter".
"Les budgets sont quand même contraints" même si le panier moyen a évolué "très légèrement", a-t-il souligné.
Reste que les chiffres sont à l'opposé de 2009 où pendant la même période, un repli de 3 à 5% des ventes avait été constaté.
Les professionnels se veulent encore prudents quant au cru 2010 car passés les premiers jours d'euphorie, le rythme s'est ralenti.
Ces premières tendances ne sont "pas un succès extraordinaire qui rattraperait tout ce qu'on a connu jusqu'ici", a ajouté M. Tillard-Tête à savoir un "retard cumulé des ventes d'habillement depuis janvier qui se situe à -4%", après des années 2008 et 2009 en berne.
"On va voir si juillet va permettre ou pas de redresser la barre", a-t-il dit. D'autant que ce mois pèse pour environ 10% des ventes de l'année et qu'il succède à un mauvais mois de juin (-13% de ventes).
Pour Jean-Marc Genis, "ce qu'on arrive pas encore à déterminer, c'est si les gens se sont précipités (sur les soldes) avant de partir en vacances".
D'où la nécessité de comparer l'ensemble des cinq semaines 2010 par rapport aux 5 semaines 2009 "parce que l'écart de dates peut jouer énormément", a-t-il dit.
Le décalage dans le démarrage des soldes - l'an dernier, ils avaient débuté le 25 juin - fait que "l'engouement au départ s'est un peu calmé par la suite", a renchéri Jean-Michel Silberstein, délégué général du Centre national des centres commerciaux (CNCC).
"On est un peu frustrés parce qu'on pense que si on avait démarré dans ces périodes équivalentes à l'année dernière, les performances auraient été encore meilleures", a-t-il ajouté en tablant sur une hausse de 2% à 2,5% de chiffres d'affaires "ce qui est bien".
Le directeur général de la Fevad estime que ce "démarrage tardif" pénalise encore plus internet côté livraisons, même si des progrès ont été faits dans les délais, la multiplication des points de réception des colis, jusque sur son lieu de vacances, etc.
Mi avril, plusieurs organisations du commerce avaient demandé au gouvernement d'avancer la date des soldes d'été, le premier samedi des soldes coïncidant avec le début des vacances scolaires.