Le séisme dans le nord-est du Japon devrait avoir un impact "considérable" sur l'économie du pays, a prévenu dimanche le porte-parole du gouvernement nippon, Yukio Edano.
"Le tremblement de terre devrait avoir un impact considérable sur les activités économiques d'un grand nombre de secteur", a-t-il averti lors d'une conférence de presse.
La banque centrale du Japon (BoJ) prévoit d'effectuer lundi une injection "massive" de fonds sur les marchés pour stabiliser les circuits financiers, a affirmé l'agence de presse Dow Jones Newswires.
La banque centrale promet de suivre attentivement la situation des marchés et de faire tout son possible pour offrir des liquidités et garantir la stabilité.
La BoJ devrait également étudier attentivement l'impact économique de cette catastrophe sismique lors d'une réunion du comité de politique monétaire prévue lundi.
Le coût du séisme pour les assurances pourrait atteindre 34,6 milliards de dollars, selon une estimation initiale publiée dimanche par AIR Worldwide, spécialiste de l'évaluation du risque.
La société américaine évalue les dégâts infligés aux propriétés privées couvertes par les assurances à une fourchette allant de 14,5 à 34,6 milliards de dollars mais souligne cependant que de nombreuses observations sur le terrain sont toujours indisponibles, ce qui pourrait la conduire à affiner ces estimations par la suite.
Le tremblement de terre de magnitude 8,9 et le tsunami qui l'a suivi ont dévasté la côte Pacifique du Tohoku (nord-est), comptant au total pour 8% du Produit intérieur brut (PIB) de la troisième économie du monde.
Nombre d'activités côtières ont été anéanties et les infrastructures ravagées par une vague de dix mètres de haut dans la métropole de Sendai.
Pour soutenir l'économie locale dans la métropole de Sendai, ravagée par le tsunami, la Banque du Japon verse 55 milliards de yen (480 millions d'euros) à treize banques implantées dans la région.
La région du Kanto, plus au sud, qui comprend la mégapole de Tokyo et représente 40% du PIB, a été touchée aussi, de façon parfois spectaculaire comme à Iichihara (est de Tokyo), où une raffinerie de pétrole de la compagnie Cosmo Oil a partiellement brûlé.
La plupart des infrastructures et bâtiments ont toutefois tenu le choc dans cette zone urbaine stratégique.
La filière nucléaire nippone, qui assure entre 25% et 30% de la production électrique nationale, connaît quant à elle la plus grave crise de son histoire depuis qu'une explosion s'est produite samedi dans l'enceinte du réacteur N°1 d'une centrale de la préfecture de Fukushima (nord-est), déréglée par la violence du séisme.
Une explosion menace aussi au réacteur N°3 de cette centrale, a prévenu dimanche M. Edano lors d'un point presse séparé.
Au total, onze des cinquante réacteurs nucléaires du Japon, situés dans les zones les plus touchées, ont été arrêtés et le ministre de l'Industrie a appelé les entreprises à réduire leur consommation "au strict minimum", afin d'économiser les ressources.
Il a ajouté que les autorités allaient procéder à des coupures d'électricité ciblées et par rotation, afin d'éviter un black-out.
Nombre de firmes nippones ont par ailleurs cessé leur activité.
Les principaux constructeurs d'automobiles -Toyota, Nissan, Honda, Mitsubishi Motors et Suzuki- ont ainsi annoncé la suspension de l'ensemble de leur production au Japon pour lundi.
Cet arrêt des chaînes de production concerne non seulement les usines situées dans les zones touchées par le séisme mais aussi les autres sites du Japon.
Ces entreprises fonctionnent en effet en flux tendu et une rupture d'approvisionnement de la part d'un fournisseur peut empêcher une usine de montage de fonctionner.