Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a annoncé mardi la prolongation d'une aide mensuelle de 400 euros pour les chômeurs en fin de droits, mesure phare instaurée par l'ancien gouvernement socialiste, qui expire le 15 août.
La prolongation de cette aide, essentielle pour de nombreuses familles alors qu'un quart des actifs en Espagne est au chômage, était réclamée avec force par l'opposition mais le gouvernement de droite, engagé dans une politique de rigueur draconienne, avait jusque là réservé sa décision.
Le renouvellement de ce dispositif "sera approuvé le 24 août avec effet rétroactif au 16 août", a expliqué Mariano Rajoy après un entretien avec le roi Juan Carlos, dans sa résidence d'été de Marivent, sur l'île de Majorque aux Baléares.
"Le gouvernement prend des décisions difficiles, qui ne plaisent pas à beaucoup de gens. Mais nous essayons toujours de préserver la situation de ceux qui sont dans une situation difficile", a ajouté Mariano Rajoy, dont le gouvernement tente de réduire le déficit public du pays, de 8,9% en 2011 à 6,3% cette année, au prix de lourds sacrifices sociaux.
Alors que le mécontentement social grandit, le chef de l'opposition socialiste, Alfredo Perez Rubalcaba, avait annoncé lundi qu'il lancerait une vaste campagne de signatures pour réclamer la prolongation de cette mesure.
Cette aide d'une durée de six mois pour les chômeurs en fin de droits, créée en février 2011, a depuis été prolongée de six mois en six mois.
Sa suppression porterait un nouveau coup aux chômeurs espagnols, alors que le plan d'austérité annoncé en juillet prévoit la réduction au bout de six mois des indemnités chômage, de 60% à 50% du salaire.
L'allocation de 400 euros est le seul moyen de subsistance pour de nombreuses familles en Espagne, où le chômage frappe 24,63% des actifs et où 1.737.600 foyers ont tous leurs membres sans emploi.