Le gouvernement allemand a appelé vendredi la Commission européenne à s'asseoir à la table des négociations avec les pays hostiles à une taxe aérienne sur la pollution, afin d'éviter "des conflits commerciaux".
Le ministère allemand de l'Economie "porte un regard inquiet sur les développements internationaux" concernant cette taxe, qui oblige les compagnies aériennes opérant dans l'UE à acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2 dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, a déclaré lors d'un point de presse une porte-parole.
Vendredi, la presse allemande se faisait l'écho de menaces qui pèseraient sur une commande par Hong Kong Airlines de 10 A380 à l'avionneur européen Airbus, du fait de la pression exercée par le gouvernement chinois, l'un des plus virulents dans son opposition à cette taxe.
Sans commenter directement cette information, la porte-parole du ministère de l'Economie a appelé à reprendre rapidement "des négociations", dont l'objectif devrait être de "désamorcer" le conflit.
Bruxelles s'arqueboute pour le moment sur sa position. "L'Union européenne ne suspendra pas sa législation", a averti récemment la commissaire en charge du Climat Connie Hedegaard, mettant au défi les pays frondeurs --la Chine mais aussi l'Inde ou encore la Russie-- de faire eux-mêmes "des propositions constructives en vue de parvenir à un accord mondial pour le secteur de l'aviation".
Le patron d'Airbus, l'Allemand Thomas Enders, s'était dit le mois dernier "vraiment inquiet" d'une possible "guerre commerciale" dont son secteur ferait les frais.