Le président Emmanuel Macron a déclaré jeudi qu'il voulait "maintenir le rythme" des réformes pour "conforter la confiance des Français et des investisseurs".
"Les gens veulent voir les engagements pris respectés. Il faut donner des signaux clairs dès le début" a-t-il expliqué dans Ouest France et les journaux allemands du groupe Funke, après avoir arbitré dimanche pour la mise en oeuvre dès 2018 d'une bonne partie des baisses d'impôts promises dans son programme, au lieu de 2019 comme annoncé initialement par son Premier ministre Edouard Philippe.
Il a aussi précisé l'ambitieux calendrier des réformes qu'il vise pour 2018.
Après la loi travail cet été, il veut que la "réforme de l’assurance-chômage et de la formation professionnelle" soient "négociées à l’automne-hiver, avec une loi d’ici début 2018".
Viendra ensuite "la réforme des retraites, dont les orientations seront présentées au Parlement au premier semestre 2018" pour passer des 37 régimes actuels à "un régime beaucoup plus fort et stable".
Il promet aussi une réforme de l’éducation pour qu'elle soit "mieux adaptée aux besoins".
La suppression annoncée de la taxe d’habitation pour 80% des ménages "se fera en trois ans" et sera "financée par les économies que nous engageons".
Le président de la République a aussi confirmé pour 2018 la réforme de l'ISF et la mise en place d'un taux unique de 30% de prélèvement pour les revenus de l’épargne, ainsi que le début de la baisse de l’impôt sur les sociétés. Sans oublier, toujours l'an prochain, le basculement des cotisations sociales, salariales et patronales, maladie et chômage vers la CSG, qui sera augmentée.
Quant aux économies budgétaires parallèles, "j’ai décidé qu’on n’attendrait pas" et "le Premier ministre va préciser la feuille de route dans les prochains jours", a-t-il ajouté rappelant vouloir "baisser la dépense publique de plus de trois points de PIB" durant le quinquennat.
Il a enfin justifié son renoncement à étendre la taxe sur les transactions financières (TTF) aux transactions "intraday" (au jour le jour), projet selon lui irréaliste s'il n'est appliqué qu'en France seule.
"La taxe française a été votée par la majorité précédente, de manière démagogique s’agissant des transactions intraday en sachant que c’était infaisable. Si vous la faites seul, il n’y a plus de transactions chez vous ! Il n’y a plus une entreprise française cotée en France !", a-t-il lancé.
Il a réclamé sur ce sujet "une articulation avec l’accès des Britanniques à nos marchés financiers dans le cadre du Brexit" car "sinon, si toutes vos entreprises peuvent aller opérer depuis Londres, qui se lancera dans le dumping fiscal, avec les mêmes droits qu’à Paris ou à Francfort, elles vont toutes partir". "Je veux la TTF. Je veux une TTF qui s’applique dans un espace cohérent, qui ait un sens et qui soit efficace", a-t-il conclu.