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Grèce: quelle que soit l'issue de la crise, un allègement de la dette est incontournable

Publié le 01/07/2015 15:01
Mis à jour le 01/07/2015 15:15
Des gens passent devant l'Académie d'Athènes, où un 'Non' a été tagué sur une barrière métallique, le 1er juillet 2015, à quelques jours du référendum prévu sur la crise avec les créanciers de la Grèce (Photo LOUISA GOULIAMAKI. AFP)

Des gens passent devant l'Académie d'Athènes, où un 'Non' a été tagué sur une barrière métallique, le 1er juillet 2015, à quelques jours du référendum prévu sur la crise avec les créanciers de la Grèce (Photo LOUISA GOULIAMAKI. AFP)

Alléger, restructurer, effacer... Peu importe le verbe choisi, la Grèce et ses créanciers devront trouver une solution face à une dette publique insoutenable, et ce quelle que soit l'issue de cette crise.

Mercredi, Athènes a confirmé avoir envoyé aux créanciers "une nouvelle proposition qui comprend une série d'amendements" pour sortir de l'impasse dans laquelle se trouvent plongées les négociations. Une offre qui rend incertaine la tenue du référendum.

L'endettement d'Athènes est un enjeu crucial de cette consultation. Selon que le "oui" ou que le "non" l'emporte, la discussion sur l'avenir de la dette grecque se fera de manière plus ou moins conflictuelle.

Mais il n'est aujourd'hui aucun économiste ou presque, pour croire qu'à long terme la Grèce sera en mesure de porter seule un endettement qui représente 180% de son Produit intérieur brut, presque deux années de production de richesse du pays.

En 2010, date du premier plan d'aide, "il fallait commencer par une remise de dette. En 2015, cette mesure est encore plus nécessaire et plus urgente", plaide l'économiste Charles Wyplosz, dans une analyse publiée mardi.

Pour lui, ne pas l'avoir fait dès le départ a été "l'erreur fondamentale de programmes de la troïka", les créanciers du pays, à savoir le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne et l'Union européenne représentée par la Commission.

Il fait valoir que la cure d'austérité draconienne en Grèce, loin de contenir cette dette, l'a fait flamber, en plongeant le pays dans une "dépression économique d'une profondeur et d'une durée uniques dans les annales".

La dette grecque pesait en effet 130% du PIB en 2010. Cinq ans plus tard, et malgré un effacement massif en 2012 de créances détenues par le secteur privé, elle atteint donc 180%.

- Restructuration light ? -

Pour faire face, la Grèce a deux solutions.

La première, que défendent les créanciers, mais qui impliquerait un "oui" au référendum et certainement une chute du gouvernement emmené par la gauche radicale Syriza, serait qu'Athènes dégage pendant plusieurs années des excédents budgétaires, suffisants pour assurer le fonctionnement quotidien de l'Etat, sans toutefois handicaper la croissance.

Dans le même temps, les créanciers publics, désormais détenteurs de 80% de la dette, accepteraient eux d'envisager une "restructuration light", telle qu'ils l'avaient déjà faite miroiter en novembre 2012: allonger les échéances, réduire les intérêts.

Les gouvernements européens n'auraient alors pas à réaliser de pertes sur leurs prêts à la Grèce, alors que se profilent d'importantes échéances électorales: la présidentielle en France et les législatives en Allemagne, toutes deux en 2017.

Cette restructuration de la dette grecque pourrait être mise sur pied "dès l'automne", a promis le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker dans un discours appelant les Grecs à voter "Oui".

Mais pour les économistes qui critiquent cette option, comme le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, ce choix de plusieurs nouvelles années de rigueur budgétaire "signifierait une dépression sans fin", sans permettre à court terme au pays de recommencer à se financer de manière autonome.

"Peut-être qu'un pays appauvri, qui aurait vendu tous ses actifs, et vu émigrer tous ses cerveaux, pourrait alors, enfin, bénéficier d'un effacement de dette", écrivait-il avec amertume dans une analyse parue lundi.

Le Français Thomas Piketty a lui estimé dans une formule lapidaire que ne pas consentir très vite à la Grèce une remise de dette serait la condamnait à la "pénitence éternelle".

L'ancien directeur du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn propose ce qui s'apparente à une solution intermédiaire, dans un texte publié samedi.

Il suggère que "la Grèce ne reçoive plus aucun financement nouveau de la part de l'Union européenne comme du FMI", ce qui obligerait le pays, privé d'accès aux marchés, à se financer par ses seuls excédents et à entreprendre des réformes.

Mais il bénéficierait en échange d'une période de grâce à court terme, qui verrait le FMI "refinancer ou réechelonner" les échéances de la Grèce pendant deux ans, et d'un soutien continu de la BCE aux banques grecques. Ensuite, et sous condition, la Grèce pourrait bénéficier de "remises de dette progressives".

Mais comme le souligne M. Piketty, il faudrait alors certainement que les Européens acceptent de se pencher sur les niveaux de dette également très élevés d'autres pays du Sud. "C'est vraiment l'ensemble des dettes de la zone euro qui doivent être restructurées", assène l'économiste, auteur de l'ouvrage à succès "Le Capital au XXIème siècle".

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