Le voyagiste britannique Thomas Cook, de plus en plus en endetté, a vu sa perte se creuser fortement lors de son premier semestre d'activité, une performance encore pire que prévu qui a été aussitôt sanctionnée jeudi à la Bourse de Londres où le titre a plongé.
Présentant ses résultats semestriels, Thomas Cook a souligné ses mauvais résultats en France, où il dit "évaluer les options" alors que des rumeurs font état d'une vente possible des activités dans ce pays.
Le groupe, numéro 2 du tourisme en Europe et qui avait frôlé la faillite à la fin de l'an dernier, a reconnu avoir traversé un nouveau semestre "difficile" alors que les touristes continuent de déserter les pays arabes comme l'Egypte ou la Tunisie.
Sur l'exercice achevé au 31 mars, il a affiché une perte nette de 594,3 millions de livres (environ 744 millions d'euros) contre 200,8 millions un an auparavant.
Sa dette s'est creusée dans le même temps de 300 millions, pour atteindre 1,39 milliard de livres.
A la Bourse de Londres, le titre plongeait de 11,11% à 18 pence vers 09H00 GMT, dans un marché en hausse de 0,89%.
Thomas Cook a pourtant tenté de rassurer: il a affirmé disposer des moyens financiers pour survivre et redresser la situation, grâce à des ventes d'actifs et à un accord de refinancement avec ses banques intervenu au début du mois, d'un montant de 1,4 milliard de livres.
Le voyagiste a reçu en début de semaine le soutien quasi-unanime de ses actionnaires pour la cession de onze de ses avions et la vente de cinq hôtels en Espagne, présentées comme essentielles à sa survie à court terme.
Il a précisé jeudi que ces opérations allaient lui rapporter 239 millions de livres. Le groupe vient aussi de vendre ses activités indiennes pour près de 100 millions de livres, une somme affectée à la réduction de la dette.
Le chiffre d'affaires semestriel est quant à lui en légère hausse, à 3,52 milliards de livres (+2,5%). Autre signe présenté comme positif: une amélioration du niveau global des réservations par rapport au début de l'année.
Le groupe a aussi fait état d'un redressement de la situation au Royaume-Uni, son principal marché, ajoutant que son plan de restructuration y était en bonne voie. En six mois, une centaine d'agences ont disparu sur les 200 fermetures programmées et 500 hôtels insuffisamment prisés de ses clients ont disparu du catalogue.
Mais Thomas Cook a souligné le poids dans ses comptes des "marchés sous-performants", au premier rang desquels le Canada, la Russie et la France, estimant qu'il était prioritaire d'y redresser la situation.
En ce qui concerne la France, où Thomas Cook compte 700 agences, la perte s'est creusée de 17 millions de livres sur le semestre, a-t-il indiqué, en rappelant l'impact toujours très fort sur ce marché des troubles dans les pays arabes.
Alors que les spéculations montent sur une éventuelle vente de ses activités dans l'Hexagone, Thomas Cook a dit "travailler sur des plans pour améliorer la performance et continuer à évaluer les options", sans être plus spécifique.
Dans un entretien publié lundi dans le Daily Telegraph, le président du groupe Frank Meysman avait évoqué la fermeture possible des activités au Canada et France.
Pour ces pays "le message est clair: redressez la situation ou vendez", a-t-il prévenu, tout en précisant qu'il n'était pas question de "brader" ces actifs.
Preuve que le marché du tourisme n'est pas partout sinistré, les performances restent "solides" en Europe du Nord et en Allemagne, a assuré jeudi le groupe.