Le groupe Thomson, en grande difficulté financière, a annoncé vendredi, au dernier jour du délai qui lui était imparti, être parvenu à un accord prévoyant une réduction de 45% de sa dette et une entrée des créanciers à son capital.
Selon les termes de cet accord, qui a été signé par la majorité des prêteurs, la dette brute de 2,83 milliards d'euros est réduite à 1,55 milliard.
En échange, les banquiers et porteurs d'obligations vont recevoir notamment des actions pour un montant de 350 millions d'euros et des obligations remboursables en actions (ORA) pour 639 millions.
Les actionnaires existants pourront participer à la restructuration, a précisé la société dans un communiqué. S'ils ne le font pas, ils verront leur poids fortement dilué pour ne détenir que 19% du capital, contre près de 94% aujourd'hui.
Une assemblée générale extraordinaire se tiendra au quatrième trimestre pour approuver ce projet de restructuration.
Après la révélation en début d'année d'une dette brute d'un montant de 2,9 milliards d'euros, ne lui permettant plus de respecter ses engagements bancaires, Thomson avait entamé des discussions avec ses prêteurs, au nombre d'une cinquantaine.
Fin avril, il s'était vu accorder un premier sursis jusqu'à l'assemblée générale du 16 juin, date à laquelle les discussions avaient été à nouveau prolongées, avec pour échéance le 24 juillet.
Thomson a par ailleurs publié ses résultats préliminaires pour le premier semestre, faisant état d'une perte nette de 325 millions d'euros, contre -182 millions un an plus tôt.
Le chiffre d'affaires recule quant à lui de 1,9%, à 1,8 milliard d'euros (-5,5% à taux de change constants). En revanche, la profitabilité est en progrès, avec un bénéfice d'exploitation (Ebit) de 51 millions d'euros, contre 21 millions au premier semestre 2008.
Le groupe a en outre indiqué être "entré en négociations exclusives avec un acheteur" pour sa filiale Grass Valley, qui fabrique du matériel d'équipement vidéo professionnel (caméras...) et compte 2.300 salariés dans le monde, dont 1.100 en France.
Après avoir grimpé ces derniers jours, la Bourse pariant sur une issue favorable, le titre a clôturé en hausse de 5,6% à 0,716 euro, dans un marché parisien en recul de 0,21%.