La France estime que les capacités actuelles du Fonds de secours de la zone euro sont "suffisamment importantes pour répondre aux demandes" éventuelles de pays en difficulté, a estimé mercredi le porte-parole du gouvernement, François Baroin.
Mais une source gouvernementale a ensuite précisé à l'AFP que Paris n'était pas pour autant opposé à un éventuel renforcement de ce fonds, comme le demande la Commission européenne.
"Nous considérons que ce fonds inscrit dans la durée est suffisamment important pour répondre aux demandes formulées par tel ou tel pays", a déclaré M. Baroin en rendant compte des travaux du Conseil des ministres.
Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, s'est dit favorable mercredi à une augmentation des capacités de prêts du Fonds de secours pour les pays de la zone euro, pour mieux armer l'Union face aux risques de crises de la dette. Le président de la Commission, José Manuel Barroso, a aussi appelé les dirigeants des pays de l'UE à augmenter les ressources du fonds, au plus tard lors de leur prochain sommet de début février.
"Aujourd'hui, la position du commissaire européen est une contribution au débat. Ce n'est pas à l'ordre du jour des prochains conseils des ministres (européens) en tant que tel", qui se réunissent la semaine prochaine, a estimé le ministre français du Budget en rappelant la position constante de Paris à ce sujet.
"On ne dit pas +jamais+, nous ne sommes pas foncièrement opposés à un renforcement du fonds. On est même a priori plutôt ouverts à l'idée", a-t-on ensuite ajouté dans l'entourage de la ministre des Finances Christine Lagarde.
"Mais sur ces sujets, il faut trouver le bon timing: en parler avant d'avoir pris la décision n'est jamais une bonne chose et cela peut aussi accréditer l'idée qu'il y a un besoin, alors qu'aujourd'hui ce besoin n'existe pas", a-t-on expliqué.
Baptisé "facilité européenne", ce fonds européens est doté de garanties de prêts à hauteur officiellement de 440 milliards d'euros. Ce dispositif est complété par des prêts de l'Union européenne et du FMI pour atteindre une force de frappe totale de 750 milliards d'euros.