par Gilles Guillaume
BOULOGNE-BILLANCOURT (Hauts-de-Seine) (Reuters) - Renault (PARIS:RENA) a fait état jeudi d'un bénéfice net quasi doublé au premier semestre, la hausse des volumes en Europe et des ventes aux partenaires du groupe éclipsant notamment l'effet négatif de plusieurs modèles en fin de vie.
Le bénéfice net, part du groupe, a bondi de 86,4% à 1,4 milliard d'euros sur un chiffre d'affaires de 22,2 milliards d'euros (+12% en données publiées et +10,8% à changes constants).
La contribution des ventes aux partenaires Nissan (TOKYO:7201) et Daimler (XETRA:DAIGn) - pour lesquels Renault assemble une partie des Rogue, le nom américain du Qashqai, et des Smart - à son chiffre d'affaires a atteint 1,1 milliard d'euros, soit pratiquement la moitié de la croissance enregistrée sur la période.
"L'amélioration de la marge l'an dernier venait principalement de la réduction des coûts parce que la croissance n'était pas au rendez-vous", a expliqué à des journalistes le directeur financier Dominique Thormann.
"Une fois que vous avez atteint un niveau de compétitivité, c'est votre gamme et votre chiffre d'affaires qui doivent prendre le relais et tirer la rentabilité de l'entreprise, maintenant on amorce ce virage."
Le bénéfice opérationnel de la division automobile - hors activité bancaire - a bondi de 89% à 656 millions d'euros, donnant une marge de 3,1%. A l'échelle du groupe, la marge opérationnelle a atteint 4,8%, son plus haut niveau depuis 2005, selon des données comptables comparables.
Au cours d'une conférence avec les analystes, Dominique Thormann a indiqué que le groupe était bien parti pour atteindre plus tôt que prévu son objectif de marge. Le plan "Drive the change" vise notamment une marge opérationnelle du groupe supérieure à 5% à l'horizon 2017.
La multiplication des options offertes aux clients pour écouler des modèles en fin de vie, comme la Mégane ou le Scenic, s'est traduit toutefois par un effet "mix/prix/enrichissement" négatif sur le semestre.
Pour 2015, Renault a confirmé ses prévisions de marché - une croissance d'environ 1% à l'échelle mondiale et d'au moins 5% en Europe - ainsi que ses objectifs annuels de croissance du chiffre d'affaires et de la marge, et celui d'un free cash flow opérationnel de l'automobile positif.
"Il y a autant de risques que d'opportunités au second semestre", a ajouté le directeur financier de Renault, soulignant que les marchés émergents devraient rester volatils et contrastés sur la deuxième partie de l'année.
(Edité par Dominique Rodriguez)