La banque centrale des Etats-Unis (Fed) a maintenu mercredi son cap du soutien maximal à l'économie américaine malgré quelques améliorations notables de la conjoncture.
A l'issue de deux jours de réunion à Washington, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a décidé de maintenir le taux directeur de la banque centrale dans la fourchette de fluctuation de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis un an.
Comme à l'issue de sa réunion précédente, début novembre, le FOMC note dans son communiqué final que l'économie continue de se "redresser" mais que l'activité devrait rester "faible pendant quelque temps".
Malgré cela, le FOMC se montre un peu plus positif sur la situation économique du pays, citant par exemple "les marchés financiers", qui "sont devenus plus favorables à la croissance économique" ou encore une "augmentation" des dépenses de consommation des ménages à un "rythme modéré".
Le maintien du taux directeur au plancher à quasi zéro a pour but de faciliter au maximum le crédit de manière à permettre aux entreprises d'avoir accès facilement aux fonds qui leur permettront de se développer et d'embaucher.
Dans un message destiné à faire taire les spéculations voulant que l'embellie économique puisse forcer la Réserve fédérale à resserrer le robinet du crédit plus tôt que prévu, le FOMC répète son leitmotiv selon lequel les conditions devraient "justifier" le maintien du taux directeur à un niveau "extrêmement bas" pendant longtemps encore.
En effet, écrit le FOMC, si la dégradation du marché de l'emploi aux Etats-Unis "s'atténue (le taux de chômage a baissé de 0,2 point à 10,0% en novembre), les entreprises "renâclent toujours à accroître leur masse salariale".
Quand à l'inflation, elle reste modérée, comme l'a montré l'indice des prix à la consommation du mois de novembre publié mercredi. Le FOMC redit qu'elle devrait "rester modeste quelque temps" et que les indicateurs d'inflation future restent "stables".
En l'absence de menaces de hausse des prix (qu'il faudrait alors combattre en rendant le crédit moins facile et donc en remontant le taux directeur), la Fed juge préférable de maintenir un taux directeur très faible aussi longtemps que possible pour permettre à l'économie américaine de croître sans l'aide de l'Etat.
Consacré mercredi par le magazine Time comme "l'homme de l'année" pour avoir évité la répétition d'une Grande Dépression sur le modèle de celle des années 1930, le président de la Fed, Ben Bernanke, avait indiqué le 7 décembre que la reprise avait encore "un chemin assez long à faire" avant d'être autonome.
La Fed ne change par ailleurs rien à son dispositif de soutien exceptionnel au crédit, à la liquidité, et au marché immobilier mis en oeuvre pour aider l'économie américaine au-delà de ce que permet le simple jeu sur le niveau du taux directeur.
Pour la première fois, le FOMC détaille le calendrier de fin (connu par ailleurs) des multiples programmes par le biais desquels la Fed injecte des centaines de milliards de dollars dans l'économie, et qui doivent expirer au cours du premier semestre 2010.
Mais c'est pour ajouter aussitôt que la Fed est prête à "modifier ces plans si nécessaire pour soutenir la stabilité financière et la croissance économique".
Pour Elsa Dargent, analyste de Natixis, le communiqué du FOMC ne laisse entrevoir aucune hausse de taux directeur de la Fed en 2010.
L'économiste indépendant Joel Naroff estime de son côté que l'inflation sera la "clef" de l'évolution de la politique de la Fed et note que son taux directeur peut subir un certain nombre d'augmentations tout en restant "extrêmement bas".