Les indicateurs économiques publiés vendredi aux Etats-Unis ont montré que deux des points forts dans la reprise de la première économie mondiale, la consommation et l'industrie, continuaient à tenir le coup, contrairement au secteur de la construction.
Les dépenses de consommation des ménages aux Etats-Unis ont progressé plus que prévu en août, aidées par un bond de leurs revenus disponibles, selon des chiffres du département du Commerce à Washington.
En données corrigées des variations saisonnières, la consommation a progressé de 0,4% par rapport au mois précédent, pour le deuxième mois consécutif, aidées par un bond de 0,5% du revenu disponible (après impôts et prélèvements sociaux) des Américains, le plus fort depuis quinze mois.
"Le consommateur s'était freiné en juin et a commencé à se reprendre un peu en juillet et août", a estimé Chris Christopher, d'IHS Global Insight. Mais il a trouvé "modérée" la hausse de 0,2% de la consommation si l'on retire les effets de l'inflation.
Les revenus avaient reçu en août un coup de pouce du Congrès, qui avait rétabli les droits à une indemnisation de certains chômeurs de longue durée, en leur accordant les allocations de juillet de manière rétroactive. Ces allocations ont représenté environ 40% de la hausse des revenus d'août.
"Cependant, ce qui est inquiétant, c'est le rebond du taux d'épargne à un niveau considéré comme relativement élevé pour le consommateur américain 'traditionnel'", qui dépensait jusqu'ici sans beaucoup compter, a noté Inna Mufteeva, de Natixis.
Le taux d'épargne des ménages est passé en août à 5,8%, contre 5,7% en juillet. Alors qu'au début de la récession fin 2007 il avait passé trois ans aux alentours de 2%, il se maintient au dessus des 5% depuis fin 2008.
En septembre, la consommation pourrait avoir connu un nouveau coup de mou, à en croire les indices du moral des ménages. Celui de l'université du Michigan a reculé à 68,2 contre 68,9 en août, selon une deuxième estimation publiée vendredi, meilleure que la première à 66,6. Celui du Conference Board, publié mardi, est à son plus bas niveau depuis février.
Sur le même mois de septembre, l'industrie manufacturière a confirmé sa bonne tenue. L'indice des directeurs d'achat de l'association professionnelle ISM a reculé à 54,4% contre 56,3%.
"Cela aurait pu être pire", a estimé Ian Shepherdson, du cabinet de consultants économiques HFE. Il a expliqué qu'après "la déroute de la Bourse au printemps", les industriels auraient pu ralentir beaucoup plus nettement leurs cadences de peur de voir l'économie rechuter.
C'est le 14e mois consécutif de hausse de l'activité pour ce secteur, qui d'après les directeurs d'achats continue d'embaucher: la composante "emploi" est à 56,5%, nettement au dessus des 50% qui marquent la limite entre contraction et expansion.
En revanche, le BTP est resté dans un état de déprime inquiétant, selon des chiffres du département du Commerce. En août, les dépenses de construction ont certes augmenté de 0,4%, mais cela faisait suite à leur plus bas niveau depuis dix ans établi en juillet.
Les sommes dépensées par le secteur privé pour bâtir et rénover ont été en août les plus faibles depuis janvier 1998.