Wall Street a terminé dans le rouge une séance très indécise mercredi, traduisant le malaise des investisseurs face à des indicateurs contrastés et un débat budgétaire mouvementé: le Dow Jones a perdu 0,40% et le Nasdaq 0,19%.
Selon des résultats définitifs, le Dow Jones a cédé 61,33 points à 15.273,26 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 7,15 points à 3.761,10 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,27% (-4,65 points) à 1.692,77 points, marquant un recul pour la cinquième séance consécutive.
Sur un plan strictement économique, le marché a été tiraillé "entre une bonne nouvelle dans le secteur de l'immobilier et une moins bonne sur le niveau des commandes de biens durables", a relevé Sam Stovall de S&P Capital IQ.
Les ventes de maisons individuelles neuves ont de fait rebondi de 7,9% en août après avoir connu leur plus forte chute depuis trois ans en juillet pendant que les commandes de biens durables progressaient plus modestement (+0,1%) que ce à quoi s'attendaient les analystes.
Ces indicateurs "se sont en quelque sorte annulés", ne permettant pas aux investisseurs de se faire une idée plus claire sur les intentions de la banque centrale américaine quant à son programme de soutien exceptionnel à l'économie, a souligné M. Stovall.
Le marché s'est aussi placé en retrait "en attendant de voir si le mélodrame qui se déroule actuellement à Washington va déboucher ou pas sur une fermeture des services publics", a ajouté l'analyste.
Le Congrès doit en effet trouver un accord avant la fin de l'exercice 2013, le 30 septembre à 23H59, sans quoi le gouvernement des Etats-Unis ne pourrait plus être financé ce qui impliquerait une fermeture des services fédéraux non essentiels, comme en 1995-1996.
L'approche de l'échéance a fait revenir à Washington l'ensemble des parlementaires américains, qui exceptionnellement resteront en session ce week-end.
"Un accord va sans doute être négocié au dernier moment pour permettre au gouvernement de continuer d'être financé", a estimé Steven Ricchiuto de Mizuho Securities. Mais pour le moment, il n'y a "aucun moyen de savoir ce qui se passe dans les coulisses".
Le secrétaire au Trésor américain Jacob Lew a prévenu les élus mercredi que les mesures exceptionnelles utilisées par le gouvernement américain pour éviter le défaut de paiement seraient épuisées le 17 octobre.
J.C. Penney au plus bas en 13 ans
Sur le front des valeurs, JPMorgan s'est arrogé 2,74% à 51,70 dollars, enregistrant la plus forte hausse du Dow Jones. Selon des informations de presse, la banque négocie actuellement avec les autorités américaines un accord pour régler à l'amiable des poursuites liées à la vente de titres adossés à des prêts immobiliers, ce qui pourrait lui coûter jusqu'à 11 milliards de dollars.
Lanterne rouge de l'indice vedette de Wall Street, le géant de la distribution WalMart a de son côté perdu 1,45% à 74,65 dollars. Le groupe a pâti de rumeurs, qu'il a fermement démenties, sur une éventuelle réduction des commandes auprès de ses fournisseurs aux troisième et quatrième trimestres.
Toujours dans le domaine de la distribution, la chaîne de magasins J.C. Penney a chuté de 14,96% à 10,12 dollars, à son plus bas depuis 13 ans. Selon les analystes de Goldman Sachs, la croissance des ventes du groupe devrait être moins forte qu'espéré.
Le titre du distributeur en ligne Amazon, qui a ouvert mercredi les pré-commandes pour de nouvelles tablettes Kindle Fire, a terminé en baisse de 0,47% à 312,65 dollars.
Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,614% contre 2,653% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,648% contre 3,672% à la précédente clôture.