La Bourse de New York, de plus en plus déprimée, va s'en remettre la semaine prochaine à une salve d'indicateurs économiques, ainsi qu'à une intervention du patron de la Réserve fédérale, pour tenter d'apaiser ses craintes de récession.
"La question est de savoir jusqu'où le marché peut baisser avant qu'on arrive à un niveau si bas que les acheteurs reviennent", observe Michael James, de Wedbush Securities.
"On reste à la merci de l'évolution de la situation macroéconomique, qui ne va probablement pas s'améliorer à court terme", ajoute l'analyste.
Sur la semaine écoulée, l'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, le Dow Jones a chuté de 4,00%, terminant vendredi à 10.817,65 points.
Il signe ainsi sa quatrième semaine de baisse d'affilée, dégringolant d'environ 15% depuis le 22 juillet.
Le Nasdaq, à dominante technologique, à chuté de 6,62% à 2.341,84 points, son plus bas niveau depuis près d'un an, et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 4,69% à 1.123,53 points.
Une nouvelle fois, la place new-yorkaise a connu une semaine "en montagnes russes: on a eu un rebond, qui a fait long feu", observe Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
"Les incertitudes sont nombreuses, et les questions plus nombreuses que les réponses", ajoute-t-il.
Après une certaine accalmie et un début de semaine plutôt calme, Wall Street a renoué avec la panique jeudi, le Dow Jones chutant ce jour là de 3,68% puis de 1,57% vendredi.
La crise européenne a continué de donner des sueurs froides aux courtiers, malgré l'unité affichée par la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy mardi.
Mais les investisseurs sont restés sur leur faim, les deux dirigeants écartant l'idée d'obligations européennes pour mutualiser les risques ou d'augmenter la taille du fonds de secours pour les pays en difficulté.
Face à la persistance de la crise, les marchés s'inquiètent de la solidité du secteur bancaire européen et de sa capacité à se financer, des interrogations au centre de toutes les spéculations.
Côté américain, "les craintes de récession se renforcent", estiment les analystes du cabinet Global Insight.
Jeudi, une série noire d'indicateurs sur l'emploi, l'immobilier et l'industrie a jeté un froid. Les banques Morgan Stanley et JPMorgan ont évoqué dans des notes la menace d'une récession.
La semaine prochaine sera rythmée par de nouvelles statistiques: mardi sur les ventes de logements neufs, mercredi sur les commandes de biens durables, jeudi sur les demandes hebdomadaires d'allocations au chômage, puis vendredi de nouvelles estimations de la croissance des Etats-Unis pour le deuxième trimestre et de l'indice de confiance des consommateurs.
Les investisseurs attendent aussi avec anxiété, vendredi, un discours du président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke, lors de la conférence de Jackson Hole (Wyoming, ouest des Etats-Unis).
C'est lors de cette même conférence l'an dernier qu'il avait indiqué que l'institution allait se lancer dans de nouvelles mesures de relance.
"Ceux qui sont optimistes s'attendent à des commentaires sur ce que la Fed pourrait faire pour stimuler l'économie. Je ne pense pas qu'elle dispose de beaucoup d'outils pour le faire et pour renforcer la confiance dans le marché", tempère Michael James.
Dans le contexte actuel, "le marché reste sensible aux informations négatives: tout ce qui présente une once de négativité provoque de fortes ventes, tandis que les informations positives n'apportent au marché qu'un soutien qui ne dure pas", estime l'analyste.