Après une semaine qui a définitivement mis un terme à l'embellie du premier trimestre, Wall Street veut croire que la saison des résultats, qui débute tout juste, va être satisfaisante et va permettre à la tendance haussière de redémarrer.
Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a cédé 1,61%, terminant vendredi à 12.849,59 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a quant à lui reculé de 2,25% à 3.011,33 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a perdu 1,99%, finissant à 1.370,26 points.
"Cette semaine, on a assisté à une consolidation, initiée la semaine précédente avec les minutes de la Fed qui avaient montré que des mesures d'assouplissement monétaire étaient écartées des options", a noté Sam Stovall, stratège chez Standart and Poor's.
"Cela a été une mauvaise semaine", a jugé de son côté Mace Blicksilver, du cabinet de gestion d'actifs Marblehead.
Pour la première fois depuis le début de l'année, ces dernières séances ont vu la crise européenne de la dette revenir hanter les investisseurs américains, avec en particulier une hausse inquiétante des taux obligataires espagnols.
Il a fallu que la Banque centrale européenne (BCE) indique qu'elle envisageait de racheter des nouveaux rachats de titres de dette espagnole pour rassurer les marchés américains.
Aux Etats-Unis, plusieurs indicateurs commencent par ailleurs à franchement ralentir voire à inverser la tendance, comme notamment les inscriptions hebdomadaires au chômage.
Pour la deuxième semaine de suite aux Etats-Unis, elles sont reparties en hausse après être tombées auparavant à leur niveau le plus faible en quatre ans.
Selon plusieurs observateurs, Wall Street a atteint un palier. "On ne va plus avancer davantage dans le court terme", estime M. Blicksilver.
"De nouveaux seuils vont être fixés avant de repartir plus tard à la hausse", a ajouté M. Stovall.
Très attendus après un trimestre de hausse boursière record, les premiers résultats d'entreprises présentés par les fleurons de l'économie américaine ont pourtant dépassé les attentes du marché.
"C'était ce dont le marché avait besoin", a noté M. Stovall.
Pourtant, malgré ces bonnes performances, Alcoa, JPMorgan Chase, Well Fargo ou encore Google ont vu leurs titres nettement reculer.
"Il semble que le marché souhaite questionner la qualité des résultats", a expliqué Peter Cardillo, chef économiste de Rockwell Global Capital.
Dans ce contexte, le marché va autant scruter la nouvelle salve de résultats trimestriels à venir que les prochaines statistiques économiques.
Seront notamment suivies, les ventes au détail lundi, les nouvelles mises en chantier et la production industrielle le lendemain, les ventes de logements anciens jeudi, jour où la Banque centrale américaine (Fed) doit présenter son indice sur l'activité industrielle dans la région de Philadelphie (Est).
En outre, a souligné M. Blicksilver, les investisseurs vont "regarder ce qui se passe avec la dette européenne. C'est très important".