Lignes fermées, voitures Corail au rebut, expérimentation de l'ouverture à la concurrence? Le gouvernement présente mardi ses premiers arbitrages sur l'avenir des trains d'équilibre du territoire (TET), ou trains Intercités, sur la base d'un rapport vivement décrié.
La feuille de route que dévoilera le ministre des Transports Alain Vidalies à 14h30 découle des travaux d'une commission emmenée par le député PS Philippe Duron qui, dans un document publié fin mai, dressait un constat sévère d'un réseau aux lignes vieillissantes, inadapté aux nouveaux besoins de mobilité des usagers, et déficitaire de 400 millions d'euros en 2015.
Recommandant de refondre l'offre, son rapport préconisait entre autres mesures de mettre fin aux doublons avec les trains régionaux moyennant cinq fermetures de ligne, de remplacer les vieux Corail et d'expérimenter l'ouverture à la concurrence prévue par l'Europe en 2019.
Etait également proposé le remplacement de certaines lignes Intercités par des TER (Trains Express Régionaux) ou des autocars.
L'éventuelle suppression de lignes Intercités avait alors soulevé une vague d'indignations.
Redoutant un transfert de la charge financière sur les régions et déplorant un certain tropisme parisien, plusieurs élus locaux sont montés au créneau.
Le projet a aussi suscité une levée de boucliers parmi les syndicats et plusieurs partis politiques, de gauche comme de droite, les uns dénonçant une atteinte à l'égalité entre territoires et une vision purement comptable du services public, quand d'autres se désolaient d'un contre-sens écologique.
- Concertation à venir -
A la mi-juin, Alain Vidalies avait précisé que sa feuille de route répondrait à trois objectifs: maîtriser le déficit, "tenir compte du droit à la mobilité pour l'ensemble des territoires et des personnes" et "de l'aménagement du territoire". Le gouvernement, assurait-il alors, n'envisage pas "de ne conserver que les lignes rentables".
Les cinq lignes que le rapport suggérait de supprimer sont Toulouse-Cerbère, Quimper-Nantes, Bordeaux-Toulouse, Marseille-Nice et Saint–Quentin-Cambrai. Les liaisons ferroviaires n'y seraient pas interrompues puisque des TGV ou des TER circulent sur les mêmes axes.
Les lignes Toulouse-Hendaye et Clermont-Ferrand-Béziers pourraient elles être transférées sur des autocars, ajoutait le document.
La commission Duron recommandait par ailleurs de ne conserver que quatre lignes de trains Intercités de nuit - au départ de Paris et à destination de Briançon, Rodez, Toulouse et Latour-de-Carol - soulignant que ces liaisons sont coûteuses et peuvent être substituées par des offres alternatives et parfois plus rapides (train ou avion le jour, autocar la nuit).
Qu'il retienne tout ou partie de ces recommandations, le gouvernement avait promis lors de la remise du rapport qu'il engagerait une phase de concertation avec les parlementaires et élus locaux une fois sa feuille de route présentée. Les décisions définitives seront rendues mi-2016.