IDOMENI, Grèce/SKOPJE (Reuters) - La police macédonienne a fait usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes pour disperser une manifestation de migrants bloqués depuis plusieurs jours à la frontière avec la Grèce et qui réclament de pouvoir rejoindre l'Europe de l'Ouest.
L'armée a commencé à ériger une clôture métallique le long de la frontière grecque, suivant l'exemple de plusieurs autres pays de l'Union européenne afin de refouler les "migrants économiques".
Les nouvelles restrictions imposées depuis deux semaines par les autorités de Macédoine, autorisant seulement le passage des réfugiés syriens, irakiens et afghans, a provoqué la colère d'autres candidats à l'exil.
Plusieurs centaines de migrants originaires d'Iran, du Pakistan ou du Maroc ont tenté jeudi de se frayer un passage au poste frontière d'Idomeni dans le nord de la Grèce où ils vivent dans des campements de fortune.
De nouvelles violences se sont produites samedi après qu'un homme, sans doute un ressortissant marocain, a été électrocuté et gravement brûlé en tentant de monter sur le toit d'un wagon.
Une foule en colère s'est alors dirigée vers les cordons de la police macédonienne en lançant des pierres, a raconté un photographe de Reuters présent sur place.
Les forces de l'ordre ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes et de grenades assourdissante.
En début de journée, des soldats macédoniens ont commencé à planter des piquets métalliques d'environ trois mètres de haut, hérissés de fils barbelés, le long de la frontière.
Cette mesure est identique à celle prise par les autorités hongroises qui ont fermé les frontières qu'elles partagent avec la Serbie et la Croatie pour dissuader les migrants de les franchir.
Samedi, un haut responsable gouvernemental macédonien s'exprimant sous le sceau de l'anonymat a qualifié la nouvelle clôture de "mesure préventive".
"Nous ne fermons pas la frontière complètement", a-t-il assuré, ajoutant que les migrants provenant de pays en guerre étaient toujours autorisés à franchir la frontière.
(Yannis Behrakis et Kole Casule,; Nicolas Delame pour le service français)