par Nidal al-Mughrabi
(Reuters) - Le Hamas a déclaré dans la nuit de lundi à mardi que la proposition d'Israël, relayée par les médiateurs du Qatar et de l'Egypte dans le cadre de négociations destinées à obtenir un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, ne répondaient pas aux attentes des factions palestiniennes.
Toutefois, le Hamas a ajouté dans un communiqué qu'il allait étudier la proposition israélienne, décrite comme "intransigeante", et transmettre sa réponse aux médiateurs.
Un représentant du groupe palestinien a déclaré lundi à Reuters que la proposition effectuée par Israël lors des pourparlers organisés au Caire avait été rejetée.
Parallèlement, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé qu'une date avait été fixée pour le lancement d'une invasion terrestre de la ville de Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza, considérée comme l'ultime refuge pour les civils palestiniens ayant fui les combats depuis six mois.
En plus des délégations d'Israël et du Hamas ainsi que des médiateurs égyptiens et qataris, le directeur de la CIA, William Burns, était présent au Caire pour les négociations, mettant en exergue la pression accrue des Etats-Unis sur Israël, leur allié de longue date, pour qu'il scelle un accord.
Les parties prenantes tentent de convenir de la libération des otages encore détenus à Gaza depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier en échange d'une trêve et d'un flux accru d'aide dans l'enclave palestinienne, où la situation humanitaire est catastrophique.
Ces négociations semblaient de nouveau dans l'impasse lundi après qu'Ali Baraka, haut représentant du Hamas, a annoncé le rejet de la dernière proposition israélienne. Un autre représentant palestinien avait indiqué plus tôt qu'aucune avancée n'avait été obtenue lors des discussions.
LA VICTOIRE "REQUIERT D'ENTRER DANS RAFAH", DIT NETANYAHU
Israël dit être disposé à sceller un accord sur la libération des otages en échange de la remise en liberté de prisonniers palestiniens détenus dans ses prisons. Il répète toutefois qu'il ne stoppera pas son offensive dans la bande de Gaza, comme réclamé par les groupes palestiniens, qui demandent le retrait complet de l'armée israélienne.
Washington, de même que d'autres gouvernements étrangers et organisations internationales, a prévenu ces dernières semaines des risques d'un assaut terrestre massif à Rafah, soulignant la nécessité de protéger les civils palestiniens s'y trouvant, dans des conditions de vie déjà catastrophiques - entre pénurie de nourriture, d'eau et de biens de première nécessité.
Plus d'un million de Palestiniens, soit près de la moitié des 2,3 millions d'habitants de la bande de Gaza, ont fui vers Rafah depuis le début du siège de l'enclave par l'armée israélienne en représailles à l'attaque du Hamas, lors de laquelle 1.200 personnes ont été tuées. Plus de 33.000 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre dernier.
Israël, dont l'objectif annoncé est d'"éradiquer" le Hamas, affirme que le dernier bastion militaire du groupe palestinien se trouve à Rafah.
"Nous travaillons constamment pour parvenir à nos objectifs, en premier lieu la libération de tous nos otages et une victoire totale sur le Hamas", a déclaré Benjamin Netanyahu.
"Cette victoire requiert d'entrer dans Rafah et d'éliminer les bataillons terroristes se trouvant sur place. Cela va se produire. Il y a une date", a-t-il ajouté, sans préciser cette date.
Parmi les 253 personnes enlevées par le Hamas le 7 octobre, 133 sont toujours détenus à Gaza.
(Nidal Al Mughrabi au Caire; version française Jean Terzian)