MOSCOU (Reuters) - La porte-parole d'Alexeï Navalny a annoncé mercredi que l'opposant russe mort il y a douze jours en prison serait inhumé vendredi à Moscou, tandis que sa veuve Ioulia Navalnaya a accusé devant le Parlement européen les autorités d'avoir "profané" le corps de son mari sur ordre du "monstre" Vladimir Poutine.
Alexeï Navalny, dont la mort en détention a été annoncée le 16 février, sera inhumé au cimetière de Borissovskoïe après une cérémonie d'hommage en l'église de l'Icône de la Mère de Dieu dans le district de Marino, a précisé Kira Iarmich sur le réseau social X.
Ce service sera célébré à 14h00 (11h00 GMT) et la porte-parole a conseillé de se présenter tôt à l'église.
S'exprimant presque au même moment au Parlement européen à Strasbourg, Ioulia Navalnaya a dit ne pas savoir si les obsèques de son mari pourraient se dérouler dans le calme ou si la police russe interviendrait pour arrêter des participants, comme elle le fait régulièrement lors des rassemblements de l'opposition.
La veuve d'Alexeï Navalny a accusé les autorités russes d'avoir "profané" le corps de son mari après l'avoir "torturé pendant trois ans sur ordre de Poutine".
"Vous n'avez pas à faire à un politicien mais à un monstre sanguinaire", a-t-elle dit aux députés européens à propos du président russe. "Il est capable de tout, on ne peut pas négocier avec lui."
Alexeï Navalny est mort à l'âge de 47 ans dans une colonie pénitentiaire dans l'Arctique russe, selon son certificat de décès, qui évoque une mort de causes naturelles.
Ses alliés accusent Vladimir Poutine d'avoir ordonné son meurtre. Les autorités russes démentent toute implication dans la mort de l'opposant.
Le Kremlin a aussi rejeté les accusations de la mère d'Alexeï Navalny selon lesquelles il aurait exercé un chantage en refusant dans un premier temps de lui restituer le corps pour la contraindre à un enterrement dans la confidentialité.
Les alliés de l'opposant ont déclaré mardi que leurs recherches d'une grande salle pour accueillir ses partisans à un hommage avant son enterrement s'étaient systématiquement heurtées à des refus.
(Rédaction de Reuters, rédigé par Andrew Osborn, version française Bertrand Boucey et Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)