par Michel Rose
PARIS (Reuters) - Une vingtaine de dirigeants européens se réunissent lundi à Paris pour envoyer au président russe Vladimir Poutine un message de détermination sur l'Ukraine et contrer le discours du Kremlin sur la victoire annoncée de la Russie, a déclaré dimanche l'Elysée.
Emmanuel Macron a invité ses homologues européens à l'Elysée pour une réunion de travail organisée à la hâte, alors que la France fait le constat d'une intensification de l'agressivité russe ces dernières semaines en Ukraine mais aussi au-delà, selon un conseiller du président français.
"Notre objectif est de faire douter le président Poutine, de casser cette idée qu’il est tenté de faire croire qu’il va gagner", a déclaré un conseiller d'Emmanuel Macron lors d'un briefing à la presse.
Après des succès initiaux face à l'armée russe, l'Ukraine a subi des revers sur les champs de bataille à l'est ces dernières semaines, alors que ses généraux se plaignent d'un manque d'armes et de soldats.
Le chancelier allemand Olaf Schloz, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte ainsi que des dirigeants scandinaves, baltes et polonais, entre autres, sont attendus à Paris.
Les Etats-Unis seront représentés par le Secrétaire d'Etat adjoint aux affaires européennes et eurasiennes Jim O'Brien tandis que le Canada sera représenté par le ministre de la Défense Bill Blair.
L'Elysée a dit aussi vouloir lutter contre le catastrophisme ambiant en Europe, alors que l'expression anglaise 'doom and gloom' (sinistrose) circulait au sujet de l'Ukraine dans les couloirs de la conférence sur la sécurité de Munich au début du mois.
"Nous ne sommes ni 'doomy' ni 'gloomy'", a déclaré le conseiller en franglais dans le texte.
"Nous voulons que la Russie le comprenne. La Russie devra compter sur nous collectivement pour en finir avec la guerre et rétablir les droits de l'Ukraine."
Les pays européens ne devraient pas faire pour autant de nouvelles annonces de livraisons d'armes à l'Ukraine, selon le conseiller, mais réfléchiront à des moyens pour être plus efficaces sur le terrain et améliorer la coordination entre les alliés et l'Ukraine.
L'Elysée dit avoir constaté une agressivité renouvelée et des tentatives d'intimidation de la part de la Russie en Europe ces dernières semaines, avec notamment la mort d'un déserteur russe en Espagne ce mois-ci, à l'heure où le soutien américain à l'Ukraine est remis en question par l'élection présidentielle.
(Reportage de Michel Rose; version française Zhifan Liu)