par Giulia Paravicini
NAIROBI - La police éthiopienne a arrêté un journaliste français soupçonné de "conspirer en vue de créer le chaos", a déclaré lundi le groupe Indigo Publications, éditeur du média Africa Intelligence qui emploie le journaliste.
Antoine Galindo a été arrêté jeudi dernier alors qu'il était dépêché à Addis-Abeba pour couvrir le sommet de l'Union africaine ainsi que l'actualité éthiopienne, a déclaré la publication Africa Intelligence dans un communiqué.
Le journaliste a été présenté devant un juge le 24 février et sa détention a été prolongée jusqu'au 1er mars, date à laquelle se tiendra la prochaine audience, est-il précisé.
Les porte-parole du gouvernement et de la police éthiopiens n'avaient pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires. L'ambassade de France à Addis-Abeba et le Quai d'Orsay n'ont pas non plus répondu aux demandes.
Le ministère français des Affaires étrangères suit la situation "avec attention", selon une source diplomatique.
"M. Galindo a reçu à ce titre plusieurs visites consulaires depuis son incarcération, qui ont permis de constater ses conditions de détention, et de s'assurer de son état de santé et du respect des droits de la défense", a déclaré cette source à Reuters.
Antoine Galindo, journaliste connu de l'Ethiopian Media Authority, avait informé les autorités éthiopiennes de sa mission dans le pays et disposait d'un visa l'autorisant à exercer son activité de journaliste, affirme Indigo Publications.
Le groupe de média dénonce une "arrestation injustifiée" et demande "la libération immédiate" de son journaliste.
Les défenseurs des droits de l'homme ont critiqué à plusieurs reprises les restrictions imposées par l'Éthiopie à la liberté de la presse. Le Comité pour la protection des journalistes, basé à New York, affirme qu'au moins huit journalistes éthiopiens ont été arrêtés depuis le mois d'août.
(Avec la contribution de John Irish à Paris, Blandine Hénault et Zhifan Liu pour la version française)