Leader mondial de la viande, le groupe brésilien JBS, impliqué dans un scandale de corruption qui éclabousse directement le président Michel Temer, a vu ses actions plonger de plus de 30% lundi à la Bourse de Sao Paulo.
L'action JBS a perdu 31,34% à la clôture, alors que l'indice Ibovesba cédait 1,54%, à 61.673 points.
Le patron de JBS, Joesley Batista, est à l'origine du scandale pour avoir enregistré M. Temer à son insu alors qu'il semblait donner son accord pour le versement de pots-de-vins.
Ces dessous-de-table auraient visé à acheter le silence d'Eduardo Cunha, ancien patron de la chambre des députés, aujourd'hui en prison pour son implication dans le méga-scandale de corruption du groupe pétrolier d'Etat Petrobras.
Le président nie "avoir acheté le silence de quiconque" et accuse JBS d'avoir "commis le crime parfait" en spéculant sur une forte baisse du réal par rapport au dollar, en achetant de fortes quantités de monnaie américaine mercredi, juste avant la révélation de cet enregistrement compromettant par le journal O Globo.
Le gendarme boursier brésilien a ouvert cinq procédures administratives contre le groupe, soupçonné entre autres d'avoir bénéficié d'informations privilégiées pour des transactions dans le marché des changes.
Les actions JBS avaient déjà perdu 9,68% jeudi, au lendemain de ces révélations explosives, avant le limiter la casse vendredi (-1,52%).
L'enregistrement secret de M. Temer a été réalisé dans le cadre d'un accord noué avec la justice par M. Bastista, visé par plusieurs enquêtes anti-corruption.
Il a aussi affirmé aux procureurs avoir versé des millions de dollars à des dizaines de politiciens de tous bords, entre financements occultes de campagnes et pots-de-vin afin obtenir des faveurs pour son entreprise.