par Blandine Henault
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en baisse jeudi à mi-séance en dépit de la légère hausse attendue à Wall Street, dans un contexte de marché toujours marqué par les fortes incertitudes entourant la politique commerciale des Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 recule de 0,47% à 5.302,38 vers 11h05 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,92% et à Londres, le FTSE perd 0,15%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 se replie de 0,56%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,64% et le Stoxx 600 de 0,59%.
A Wall Street, les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture positive, avec des gains attendus de l'ordre de 0,2%.
Les marchés européens et la Bourse de New-York divergent depuis mercredi au gré des propos contradictoires de l'administration Trump sur sa politique commerciale.
Les Bourses du Vieux Continent ont ainsi progressé la veille après le choix de Donald Trump de renforcer la procédure de contrôle des projets d'investissement étrangers aux Etats-Unis, une décision qui éloignait la perspective d'une approche plus offensive privilégiant les sanctions.
Mais les inquiétudes ont vite été ravivées, après la clôture des marchés en Europe, par les propos du conseiller économique de la Maison blanche Larry Kudlow soulignant que cela ne revenait pas à adoucir la position du président américain sur la Chine.
Wall Street a donc rechuté, plombée en particulier par le secteur technologique, l'un des plus concernés par les mesures de restriction envisagées par les Etats-Unis.
LA COURBE DES TAUX AMÉRICAINS S'APLATIT
En Europe, c'est ce même compartiment qui accuse le plus fort repli (-2,11%) jeudi. Et les fabricants de semi-conducteurs sont en première ligne : AMS, STMicroelectronics (PA:STM) ou encore BE Semiconductor accusent des replis de plus de 3%.
Autre secteur victime des tensions commerciales, l'automobile perd encore 1,51% et évolue non loin du plus bas de plus de neuf mois touché la veille.
En Asie, la Bourse de Shanghai a poursuivi son repli (-0,97%), tombant à un plus bas de plus de deux ans. L'indice composite chinois a cédé 13,3% depuis le point haut touché fin mai, sur fond de net repli du yuan face au dollar.
Le dollar recule légèrement face à un panier de devises de référence après avoir approché jeudi un plus haut d'un an. Outre les tensions commerciales, le billet vert profite d'un rééquilibrage des flux d'investissement à l'approche de la clôture du premier semestre.
L'euro remonte mais évolue encore sous le seuil de 1,16 dollar avant la publication à 12h00 GMT de la première estimation de l'inflation en Allemagne. Les cambistes seront aussi attentifs au début du Conseil européen de Bruxelles où les débats devraient être dominés par le dossier des migrants mais pourraient aussi évoquer la situation politique, économique et budgétaire en Italie, qui reste un foyer de tension potentiel.
Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts souverains, considérés comme une classe d'actifs sûre, restent sur des points bas. A tel point que la courbe des taux aux Etats-Unis s'est encore aplatie: l'écart entre les rendements à deux et dix ans se situe désormais à moins de 33 points de base, du jamais vu depuis dix ans.
Les cours du brut poursuivent pour leur part leur remontée, le baril de Brent évoluant à plus de 78 dollars, soutenus par les craintes entourant les exportations iraniennes de pétrole sous la menace de sanctions américaines.
Aux valeurs en Europe, le géant suédois de l'habillement H&M bondit de 3,68% après la publication de ses résultats trimestriels, légèrement moins dégradés qu'attendu, et l'annonce d'une augmentation des remises pour réduire les stocks sur le trimestre en cours.
(avec Nikhil Kurian Nainan pour le graphique, édité par Patrick Vignal)