La Corée du Sud a dévoilé lundi un programme de relance de près de neuf milliards d'euros destiné à créer des emplois et renforcer la protection sociale dans un contexte de ralentissement de la croissance et de vieillissement de la population.
Ce plan à 11.200 milliards de wons (8,8 milliards d'euros) est le premier du genre du nouveau gouvernement du président de centre-gauche Moon Jae-In. D'après le ministère des Finances, il sera plutôt financé par les recettes fiscales que par l'émission d'obligations d'Etat.
Le gouvernement dépensera 4.200 milliards de wons pour contribuer à la création de 110.000 emplois -- dont 71.000 dans la fonction publique -- tandis que 7.000 milliards de wons iront aux aides sociales pour les personnes âgées, les mères qui travaillent et les foyers à faibles revenus.
Parmi les futurs emplois, figurent des postes de pompiers, de policiers, de professeurs assistants et de travailleurs sociaux. Les jeunes demandeurs d'emploi, les petites entreprises et les startup technologiques seront aussi aidés.
Les femmes en congé maternité recevront davantage d'aide financière, de nouvelles crèches et maisons de retraite ouvriront leurs portes.
"Nous prenons ces mesures budgétaires car le taux de chômage élevé parmi les jeunes Sud-Coréens ne disparaîtra pas sans mesures drastiques", a déclaré Park Chun-Sup, chargé du budget au ministère.
"Nous sommes inquiets d'un chômage potentiel de masse (...). Nous avons près d'1,2 million de jeunes sans emploi".
La Corée du Sud a connu un boom économique qui lui a permis d'oublier les ravages de la guerre pour entrer dans le peloton de tête des économies de l'OCDE. Mais la croissance s'est ralentie ces derniers temps.
Le mécontentement social et économique a nourri en partie la colère de la population vis-à-vis de la présidente déchue, la conservatrice Park Geun-Hye emportée par un retentissant scandale de corruption.
Le taux de chômage des moins de 30 ans s'est élevé à 11,2%, soit plus du double que la moyenne nationale.
La croissance économique, de 2,8% en 2015 et 2016, devrait ralentir à 2,6% en 2017, selon les prévisions de la banque centrale.
Le taux de natalité est l'un des plus faibles du monde, ce qui alimente les inquiétudes sur le financement du vieillissement de la population.