FRANCFORT (Reuters) - Deutsche Bank (DE:DBKGn) étudie la possibilité de transférer une grande partie de son activité de trading de titres de Londres vers Francfort ou une autre ville en Europe, en prévision d'une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne (UE), a-t-on appris jeudi d'une source proche du dossier.
La première banque allemande envisage de créer un centre de d'enregistrement pour des transactions hors Royaume-Uni actuellement traitées par Londres, a déclaré la source.
Deutsche Bank procèdera à des ajustements au fur et à mesure du déroulement des négociations sur le Brexit mais la banque se prépare au pire, notamment l'hypothèse dans laquelle les activités basées à Londres ne bénéficieraient plus du "passeport européen" permettant d'exercer dans l'ensemble de l'UE, a ajouté la source, au sujet d'une information d'abord rapportée par Bloomberg mercredi.
Plusieurs banques, dont Nomura Holdings et Daiwa Securities Group ont récemment déclaré qu'elles créeraient des filiales à Francfort pour se préparer au Brexit.
On ignore pour l'instant le nombre d'employés de Deutsche Bank qui pourraient être concernés par un éventuel transfert au cours des 18 prochains mois et la banque allemande envisage aussi de transférer certains postes à Berlin ou vers d'autres centres financiers en Europe.
Sylvie Matherat, membre du conseil de surveillance de Deutsche Bank, a laissé entendre en avril que la banque pourrait déplacer jusqu'à 4.000 salariés actuellement installés à Londres à la suite du Brexit.
Dans son rapport annuel, Deutsche Bank disait employer 8.575 personnes en Grande-Bretagne sur un effectif mondial de 99.744 fin 2016. Sur les 30 milliards d'euros de revenus dégagés par le groupe, environ 5 milliards proviennent du Royaume-Uni.
(Tom Sims; Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)