par Philip Blenkinsop et Alastair Macdonald
BRUXELLES (Reuters) - Le niveau d'alerte maximale, le niveau 4, est maintenu pour une semaine dans la Région bruxelloise, a annoncé lundi soir le Premier ministre belge, Charles Michel, tout en ajoutant que le métro et les écoles, fermés depuis samedi dernier, rouvriraient mercredi.
Le niveau de menace fera l'objet d'une nouvelle évaluation lundi prochain, a annoncé le Premier ministre.
Pour ce qui est du métro, la réouverture pourrait se faire de manière progressive à partir de mercredi, a dit Charles Michel, qui a appelé de ses voeux un retour à la normale mais a estimé que la menace demeurait lundi aussi forte que la veille.
Pour la journée de mardi, le réseau du métro, les musées, la plupart des cinémas et de nombreux magasins de la capitale resteront fermés, de même que les écoles et les universités.
Le niveau 4 correspond à une menace jugée "sérieuse et imminente". Il a été décidé pour la Région bruxelloise dans la nuit de vendredi à samedi, tandis que le reste de la Belgique est assujetti au niveau 3, qui sera maintenu lui aussi jusqu'au 30 novembre.
Les autorités belges ont dit durant le week-end craindre des attentats similaires à ceux qui ont visé Paris et Saint-Denis le 13 novembre, faisant 130 morts et quelque 350 blessés.
Alors que militaires et policiers armés patrouillent dans les rues de la capitale, le parquet fédéral a annoncé lundi avoir inculpé une quatrième personne pour faits de terrorisme en lien avec les attentats de Paris.
La personne inculpée avait été interpellée dimanche au cours d'opérations de police. Les 15 autres personnes alors appréhendées ont été remises en liberté lundi.
APPEL DJIHADISTE À D'AUTRES ATTENTATS
Deux des cinq personnes interpellées lundi ont également été relâchées, tandis que la détention provisoire des trois autres était prolongée.
La semaine dernière, trois personnes avaient déjà été inculpées, dont l'une de détention illicite d'armes à feu. Les deux autres personnes inculpées sont celles qui ont ramené en voiture de Paris en Belgique Salah Abdeslam, dont le frère aîné a actionné ses charges explosives au café Comptoir Voltaire, dans l'est de Paris, le soir du 13 novembre.
Malgré l'intense activité policière, essentiellement dans la Région bruxelloise, Salah Abdeslam n'a toujours pas été retrouvé et certains ministres ont dit que cet homme, ou d'autres, pouvaient constituer une menace pour la capitale belge, où, selon les enquêteurs français, les attentats de Paris ont été planifiés par des djihadistes belges et français, dont certains étaient rentrés de Syrie.
Le ministre de l'Intérieur belge, Jan Jambon, a déclaré que la chasse à l'homme ne prendrait sans doute pas fin rapidement.
Un djihadiste du groupe Etat islamique, présenté comme belge, appelle par ailleurs, dans une vidéo récemment mise en ligne sur des sites internet islamistes, ses "frères" à l'étranger à suivre l'exemple des attentats de Paris, qui, dit-il, ont semé le chaos en France en l'espace de quelques heures.
Identifié par le nom de guerre de "Abou Katada al Beljiki" (le Belge), ce djihadiste estime que les attentats de Paris ont fait pleurer des millions de personnes mais ont aussi rempli de joie "les fidèles".
(Jan Strupczewski,; Eric Faye pour le service français)