Par David Wagner
Investing.com - Alors que nombreux se demandent si la correction des marchés US depuis quelques jours est une simple reprise de souffle ou le début d’une plus large correction, la banque Goldman Sachs (NYSE:GS) plaide pour la première option dans une note publiée hier.
La banque a en effet exposé 10 raisons qui incitent à penser que la hausse reprendre bientôt. Plus de détails ci-dessous.
Le marché est toujours dans la « phase d'espoir »
Goldman considère que chaque cycle boursier comporte quatre phases : l'espoir, la croissance, l'optimisme et le désespoir. A moins qu'une nouvelle vague d'infections COVID-19 ne survienne, le marché est probablement entré dans un nouveau cycle et se trouve dans une nouvelle phase d'"espoir", selon la banque.
La banque note aussi qu’il n’est « pas inhabituel » que le marché baisse dans la phase d'espoir, car les investisseurs trop optimistes ajustent leurs attentes à la réalité, a ajouté la banque.
GS pense donc que le marché est toujours dans la phase d’espoir, qui devrait laisser place à une phase de croissance.
Des perspectives plus claires pour le vaccin
Malgré quelques déboires dans la recherche, notamment pour AstraZeneca, les économistes de Goldman s'attendent à ce qu'au moins un vaccin soit approuvé à l'automne, avec ensuite une progression rapide de la distribution à grande échelle devant permettre un retour à la normale de l'activité économique au cours du premier semestre 2021.
Un soutien fiscal qui devrait perdurer
La banque note par ailleurs que même si un vaccin arrive si tôt, le soutien fiscal et monétaire devrait rester en place et consolider le rebond.
"Les autorités laisseraient probablement les économies s'emballer pendant un certain temps pour établir la reprise économique, ce qui pousserait probablement les actifs à risque et les actions à la hausse", a-t-il écrit.
Prévisions économiques optimistes
Les économistes de Goldman ont récemment levé leurs prévisions économiques, et des ajustements similaires auprès d’autres banques et analystes devraient suivre. Une nouvelle vague d'optimisme des analystes devrait stimuler les actions, selon la banque.
Un marché baissier peu probable
Outre le fait que Goldman anticipe la formation d'un nouveau marché haussier, son propre indicateur de marché baissier montre une probabilité de 44 % de voir émerger un autre marché baissier.
"Bien que les valorisations élevées ... pourraient limiter les rendements à long terme pour les investisseurs, il est plus que probable que ce cycle n'en est qu'à ses débuts et qu'il a tout le temps de se dérouler", a écrit la banque.
L’indicateur signale également des rendements à deux chiffres pour les cinq prochaines années. Même si l'on tient compte de l'envolée du marché à partir de mars, Goldman s'attend à ce que le marché maintienne une reprise régulière dans un avenir proche.
Les primes s’étiolent
La prime de risque des actions - les gains excédentaires dont bénéficient les investisseurs qui détiennent des actions par rapport à un actif sans risque - a le potentiel de s'améliorer au moment où le nouveau cycle économique démarre, estime Goldman Sachs. Une prime plus importante était justifiée plus tôt dans la pandémie, dans un contexte d'incertitudes sur les risques de croissance et de déflation.
Un nouveau cycle, caractérisé par une croissance, une inflation et des taux d'intérêt stables, devrait durer aussi longtemps que l'expansion précédente et faire monter les actions en conséquence, a déclaré la banque.
"Si c'est le cas, et qu'un soutien politique fort réduit les risques d'une nouvelle récession dans un avenir proche, alors le PRE pourrait bien diminuer", a-t-elle ajouté.
Un plancher de taux réel
La Réserve fédérale a plusieurs fois écarté la possibilité de taux d'intérêt négatifs. Mais les décideurs politiques s'attendent à ce que des taux proches de zéro durent jusqu'en 2022, et ces prévisions ont poussé les taux réels en territoire négatif.
Un tel contexte "est très favorable aux actifs à risque dans le cadre d'une reprise économique", a déclaré Goldman Sachs, car il pousse davantage de capitaux vers les actions et éloigne les investisseurs des stratégies à faible rendement. Goldman ne prévoit de plus pas de "décollage" des taux d'intérêt avant le début de 2025.
Couverture de l'inflation
Les obligations ont fait un bond ces derniers mois grâce au soutien de taux d'intérêt historiquement bas, aux achats d'actifs par la Fed et à la dissipation des craintes d'inflation. Les rendements se situent maintenant à des niveaux extrêmement bas, ce qui efface une grande partie de l'attrait des obligations pour la couverture contre l'inflation.
Bien que l'inflation ne risque pas de bondir avant des années, les actions offrent désormais "une couverture beaucoup plus efficace contre les hausses de prix inattendues", a estimé Goldman Sachs.
Pas cher à certains égards
Nombreux sont les analystes qui mettent en garde contre les valorisations record actuelle. Toutefois, étant donné que les rendements en dividendes des actions n'ont pas baissé autant que les rendements des obligations d'entreprises. Cela crée un écart "injustement large" selon GS, ce qui pourrait entraîner de nouveaux gains boursiers si les investisseurs se précipitent vers des rendements réguliers, a jugé GS.
"Si les rendements en dividendes continuent à baisser alors que les investisseurs recherchent de plus en plus un rendement défensif et prévisible, ces actions pourraient alors se réévaluer davantage, entraînant une hausse des indices boursiers plus larges".
Impact de la révolution technologique
Des achats en ligne aux tendances de la télésanté, la pandémie a poussé à "un ajustement rapide de la composition du marché boursier" et de la manière dont les entreprises s'adaptent selon la banque.
"Nous pensons que cette transformation de l'économie et des marchés boursiers a encore du chemin à faire", a écrit la banque, estimant que "ces entreprises pourraient continuer à générer des valorisations et des rendements dans ce marché haussier."