L'organisation écologiste Greenpeace a organisé jeudi à Paris un "transport de fonds radioactifs" symbolique pour dénoncer les "investissements nucléaires" de banques, dont la BNP Paribas au Brésil.
Une dizaine de militants, dont plusieurs déguisés en convoyeurs de fonds, ont participé à l'opération qui a débuté devant le siège de la BNP Paribas, dans le 2e arrondissement de la capitale.
Ils ont simulé un chargement de sacs de billets de banque à bord d'un camion sur lequel on pouvait lire: "BNP, banque nucléaire de Paris" ainsi que l'adresse d'un site mis en ligne par Greenpeace à l'adresse du grand public, www.ouvavotreargent.com.
D'autres militants, habillés de combinaisons blanches, se sont postés devant la banque et déployé une large banderole : "Stop aux investissements radioactifs".
Le groupe s'est ensuite déplacé jusqu'au siège d'Areva, non loin de là, où il a déchargé les sacs devant l'entrée, et de nouveau déroulé sa banderole.
Sophia Majnoni, responsable de la campagne nucléaire et énergie de Greenpeace France, dénonce "les pratiques de la BNP Paribas, qui investit dans le nucléaire tout en affirmant qu'elle s'engage pour l'environnement".
Elle assure qu'un consortium de banques formé également de la Société Générale et du Crédit agricole serait engagé dans le financement du projet nucléaire brésilien, la poursuite de la construction d'un troisième réacteur à Angra dont "les critères de sûreté sont obsolètes".
Le Brésil possède deux réacteurs nucléaires sur le site d’Angra : Angra 1 (626 MWe, mis en service en 1985), et Angra 2 (1 270 MWe, mis en service en 2001). Le projet Angra 3 (1 394 MW), entamé en 1984, a été interrompu en 1985 faute de financements, selon Areva.
Greenpeace situe cet arrêt à 1986, année de l'accident de Tchernobyl.
Interrogée par l'AFP, la BNP Paribas a assuré "qu'aucune décision n'est prise à ce stade sur ce projet".
Selon Antoine Sire, directeur de la communication de la banque, "5% des engagements commerciaux de la banque sont consacrés au secteur de l'énergie dont moins de 2% au nucléaire, les entreprises françaises étant prépondérantes".