par Agnieszka Flak et Stephen Jewkes
MILAN (Reuters) - Telecom Italia (MI:TLIT) a annoncé lundi que son nouveau conseil d'administration avait reconduit à l'unanimité Amos Genish comme administrateur délégué, une décision saluée par le groupe de médias français Vivendi (PA:VIV), premier actionnaire de l'opérateur télécoms italien.
Le conseil d'administration a nommé Fulvio Conti, ex-cadre dirigeant de Telecom Italia (TIM) et ancien administrateur délégué du groupe de services aux collectivités Enel (MI:ENEI), comme président.
Dans un communiqué publié par TIM, Amos Genish a confirmé son engagement à long terme de transformation du groupe.
Fulvio Conti a déclaré que le conseil avait confirmé sa pleine confiance à Amos Genish et l'avait assuré de son soutien pour la mise en oeuvre du plan stratégique 2018-2020.
La confirmation d'Amos Genish et la désignation de Fulvio Conti étaient anticipées au moment où l'opérateur télécoms italien entre dans une nouvelle phase après la lutte entre le fonds activiste Elliott et le groupe français Vivendi pour le contrôle du conseil d'administration.
La liste présentée par Elliott a obtenu vendredi les deux-tiers des sièges au conseil d'administration de TIM, affaiblissant l'influence que détenait jusque-là Vivendi.
Amos Genish est à la fois proche de Vivendi tout en étant soutenu par Elliott, le gouvernement italien et d'autres actionnaires.
TIM a aussi dit qu'il avait désigné son responsable de la sécurité, Stefano Grassi, pour gérer tous ses actifs considérés comme stratégiques pour la sécurité nationale et la défense italiennes.
Avant même la publication du communiqué de TIM, Vivendi, premier actionnaire de Telecom Italia avec 23,94% des actions ordinaires, avait salué la reconduction d'Amos Genish dans ses fonctions, tout en se disant très attentif à l'exécution complète du plan 2018-20 présenté en mars.
Elliott, qui s'est constitué une participation de 9% au capital de TIM, a mené campagne pendant deux mois pour mettre fin à la mainmise de Vivendi sur l'opérateur télécoms italien, accusant le groupe de médias français de poursuivre ses propres intérêts et de faire baisser sa valorisation boursière.
Vivendi a de son côté reproché à Elliott de chercher des solutions à court terme et demandé aux actionnaires de soutenir la stratégie d'Amos Genish qui prévoit notamment de gros investissements dans le contenu numérique, une modernisation de l'organisation interne et un plan pour ramener la note de crédit du groupe en catégorie non spéculative.
(Marc Joanny pour le service français)