Wall Street a ouvert en baisse vendredi, toujours inquiète des fluctuations du marché de la dette et des incertitudes sur la Grèce, sans profiter d'un bon chiffre sur les prix américains: le Dow Jones perdait 0,56% et le Nasdaq 0,47%.
Vers 14H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 101,30 points à 17.938,07 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 23,94 points à 5.058,51 points.
L'indice élargi S&P 500, très suivi par les investisseurs, reculait de 0,50%, soit 10,48 points, à 2.098,38 points.
Jeudi, Wall Street avait légèrement monté, encouragée par un bon chiffre sur la consommation américaine, dans le sillage de Bourses européennes alors plus optimistes sur la situation grecque: le Dow Jones avait pris 0,22% à 18.039,37 points, et le Nasdaq 0,11% à 5.082,51 points.
Désormais, la Bourse de New York se replie "après deux séances de hausse, dans le sillage de places européennes sous la pression du blocage des négociations sur un accord sur la dette de la Grèce", ont résumé les experts de la maison de courtage Charles Schwab.
Selon des sources européennes, la zone euro a discuté de la possibilité d'un défaut grec, si les discussions entre Athènes et ses créanciers n'aboutissent pas dans les jours qui viennent et conduisent le pays, à court d'argent, à ne pas rembourser le Fonds monétaire international (FMI).
Officiellement, pour l'heure, les responsables de l'Union européenne (UE) et du FMI ont prévenu la Grèce, qui vise désormais un accord la semaine prochaine, que c'était à elle de rapprocher ses positions.
"Toute cette affaire grecque, c'est devenu un casse-tête à interpréter", s'est lamenté Patrick O'Hare, de Briefing. "On va vite en arriver là aussi avec le marché obligataire."
Le marché de la dette américaine, dont la chute déstabilise Wall Street depuis plusieurs semaines, monte très légèrement, peinant à confirmer son net rebond de jeudi. Le rendement des bons à dix ans se maintenait à 2,378% comme la veille au soir, et celui des bons à 30 ans reculait à 3,089% contre 3,096% précédemment.
Dominée par "les récriminations sur la Grèce et les fluctuations des rendements obligataires", comme l'a résumé M. O'Hare, la Bourse n'a guère salué un chiffre apparemment favorable sur les prix américains, qui ont rebondi le mois dernier pour afficher leur plus forte hausse depuis plus de trois ans.
"Malgré son accélération en mai, l'indice des prix est en baisse de 1,1% (...) sur un an, pour la quatrième fois de suite, ce qui ne fait pas naître tant d'espoirs", a noté M. O'Hare.
Sur le plan de la consommation, au sujet de laquelle les investisseurs ont plutôt été rassurés jeudi par un bon chiffre sur les ventes de détail en mai, le marché digérait en outre une amélioration plus forte que prévu du moral des ménages ce mois-ci, selon un indice établi par l'université du Michigan.
- La téléphonie animée -
Parmi les valeurs, l'actualité principale était la démission du directeur général de Twitter, Dick Costolo, et son remplacement provisoire par un de ses fondateurs, Jack Dorsey.
Le réseau social, qui après une entrée en Bourse triomphale peine à convaincre Wall Street, prenait 1,95% à 36,53 dollars.
Egalement dans le secteur, le géant de l'internet Google (NASDAQ:GOOGL) baissait de 0,63% à 531,26 dollars, sans pâtir démesurément d'une mise en demeure en France de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), qui lui a demandé de procéder à des déréférencements au nom du droit à l'oubli.
Dans la téléphonie, l'opérateur T-Mobile US gagnait 1,88% à 38,84 dollars après un article du Wall Street Journal, selon lequel la filiale de l'allemand Deutsche Telekom (XETRA:DTEGn) est convoitée par son concurrent Dish (-1,00% à 72,06 dollars), qui serait en train de financer une OPA.
LeapFrog, spécialiste des jeux éducatifs, s'écroulait de 18,84% à 1,68 dollar après avoir état d'une baisse de plus de 30% de ses ventes trimestrielles, qui a contribué à nettement creuser sa perte nette par rapport à la même époque de l'an dernier.