BERLIN (Reuters) - L'excédent commercial allemand a augmenté nettement plus que prévu en décembre, à la faveur d'une vive hausse des exportations et d'une baisse des importations, a annoncé lundi l'Office fédéral des statistiques, une évolution de bon augure pour la croissance du quatrième trimestre.
En données corrigées des variations saisonnières (CVS), cet excédent s'est établi à 21,8 milliards d'euros, contre 17,9 milliards (chiffre révisé à la hausse) en novembre et une prévision moyenne des économistes de 18,3 milliards.
En décembre, les exportations ont augmenté de 3,4% alors que les économistes prévoyaient en moyenne une progression de 1,0% tandis que les importations ont reculé de 0,8% contre un consensus Reuters de -0,4%.
En données CVS, les exportations allemandes ont ainsi inscrit un nouveau record mensuel à 98,7 milliards d'euros.
"Les données d'aujourd'hui montrent que le commerce extérieur a bien apporté, au dernier trimestre, une contribution positive à la croissance", note Johannes Mayr, économiste chez BayernLB.
Les données de décembre pourraient en effet profiter au taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de l'Allemagne pour le dernier trimestre, dont la publication est attendue vendredi. La croissance prévue est de 0,3% par rapport au troisième trimestre et de 1% en rythme annuel.
"C'est une excellente fin 2014. La croissance repart, comme le laissaient présager déjà des indicateurs du sentiment, comme l'indice Ifo, et les commandes à l'industrie", a déclaré Stefan Schilbe, économiste chez HSBC Trinkaus.
Sur l'ensemble de 2014, l'excédent commercial de la première puissance économique européenne a atteint 217 milliards d'euros, un nouveau record.
Pour Stefan Schilbe, l'affaiblissement de l'euro va continuer de favoriser les exportateurs allemands en 2015 même si le commerce mondial risque de ralentir.
L'excédent des comptes courants allemands a augmenté à 215,3 milliards d'euros en 2014, après 189,2 milliards en 2013.
Cet excédent vaut à l'Allemagne de vives critiques de ses principaux partenaires commerciaux, qui l'exhortent à stimuler la demande intérieure pour contribuer à corriger les déséquilibres économiques mondiaux.
(Caroline Copley et Stephen Brown; Benoît Van Overstraeten et Claude Chendjou pour le service français, édité par Marc Angrand)