La CGT de PSA Peugeot-Citroën, majoritaire depuis plusieurs décennies, a perdu son statut de premier syndicat aux dépens de la CFE-CGC, non représentée chez les ouvriers, et de FO, selon les chiffres communiqués par l'entreprise mardi à l'AFP.
Les élections professionnelles ne sont pas centralisées chez PSA, chaque site possédant son propre agenda social. Du coup, les chiffres actuels sont des résultats partiels et évolueront après les élections prochaines à Valenciennes, Metz, Caen, au pôle tertiaire de Poissy ou encore au centre R&D de Vélizy.
La CGT occupait la première place au sein du constructeur automobile depuis au moins 1968, selon le groupe.
Entre décembre 2013 et février 2015, la CGT a perdu 2,3 points pour s'établir à 19,5% des suffrages exprimés dans les comités d'établissement de la branche automobile, qui employait 57.351 personnes fin 2014.
Entre-temps, elle s'est fait doubler par la CFE-CGC (20,1%, +2,2 pts) et Force Ouvrière (19,6%, +1,2). Le reste des suffrages se partage entre la CFDT (14,8%, +1,2), la CFTC (11,9%, +0,1) et le GSEA (11,5%, -2,1).
FO talonne la CFE-CGC mais, contrairement à celle-ci, est représentée dans les trois "collèges": celui des ouvriers, celui des employés-techniciens-agents de maîtrise et celui des cadres.
Traditionnellement perçue comme le "syndicat des cadres", la CFE-CGC cumule 44,8% des voix dans les 2e et 3e collèges (+1,4 point depuis fin 2013).
Saluant une "bonne nouvelle", son délégué syndical central Jacques Mazzolini s'est félicité du résultat obtenu malgré le "petit handicap" que constitue son absence chez les ouvriers qui, selon lui, représentent près de six électeurs sur dix.
La CGT ne partage pas cet avis. "Cela ne veut strictement rien dire" de comparer ses résultats avec ceux de la CFE-CGC, "un syndicat catégoriel qui n'est présent que sur les deux collèges les plus faibles numériquement", a réagi auprès de l'AFP son responsable, Jean-Pierre Mercier.
Nuançant le recul de son organisation, le syndicaliste met également en avant les résultats plus favorables à la CGT réalisés, selon lui, lors des élections des délégués du personnel.
Depuis l'accord de compétitivité de 2013, qui a imposé modération salariale et flexibilité accrue aux salariés en échange du maintien des usines et d'une augmentation de la production, la champ syndical de PSA se divise entre signataires du texte (FO, CFE-CGC, GSEA, CFTC) et opposants (CGT et CFDT).
Pour FO, les derniers résultats donnent raison au "syndicalisme responsable" prôné par les réformistes, qui ont eu "le courage de regarder la réalité de l'entreprise", note son responsable , Christian Lafaye.
"On a préféré la survie plutôt que la mort", tranche le délégué syndical central, de FO, persuadé que la ligne dure de la CGT lui a porté préjudice.
Chez PSA, déjà en restructuration avant l'accord, 11.600 postes ont disparu entre fin 2011 et fin 2013, avant la fermeture effective de l'usine d'Aulnay-sous-Bois en région parisienne.