Les principaux indices boursiers européens devraient perdre jusqu'à 3% lundi matin à l'ouverture, sonnés par la victoire du non au référendum grec, qui fait courir le risque d'une sortie du pays de la zone euro.
Les contrats à terme sur les grands indices boursiers, qui donnent une idée de la tendance à l'ouverture, étaient en fort recul une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance, perdant 2,36% pour le Dax à Francfort, 2,85% pour le CAC 40 à Paris et 0,93% pour le FTSE à Londres.
Les Grecs se sont prononcés massivement contre les exigences des créanciers, votant à 61,31% en faveur du non, créant une grande incertitude quant à l'éventuelle reprise des négociations ou même une possible sortie du pays de la zone euro.
Les marchés asiatiques ont été les premiers à s'inquiéter de ce résultat, les principaux indices évoluant en fort repli.
Pour Chris Weston, analyste chez IG, les marchés accusent le coup mais ils semblent malgré tout "assez calmes" et "il y a peu de panique".
Selon lui, "ce vote ne signifie pas que la Grèce va quitter la zone euro, mais il en augmente significativement la probabilité", la question étant de savoir si cela conduit à un mouvement de vente durable "en raison des craintes de contagion".
De leur côté, les taux d'emprunt des pays du sud de la zone euro se tendaient nettement, mais sans excès, sur le marché de la dette.
Vers 08H30 (06H30 GMT), le taux à 10 ans de l'Espagne progressait à 2,317% contre 2,212% vendredi à la clôture sur le marché où s'échange la dette déjà émise. Le taux de l'Italie se tendait à 2,346% (contre 2,248%), du Portugal à 3,057% (contre 2,942%) et celui de la Grèce à 15,462% (contre 14,630%).
Les taux d'emprunt évoluent en fonction de la demande sur le marché, ce qui signifie que plus un taux grimpe plus l'obligation du pays est vendue.
La baisse des marchés européens devrait être moins marquée que prévu en raison de l'annonce surprise de la démission du ministre des Finances grec Yanis Varoufakis, destinée à faciliter les négociations avec les créanciers.
"Cela pourrait, mais il est encore trop tôt pour le dire, signifier une volonté d'assouplissement des tensions du gouvernement en place", estime John Plassard, chez Mirabaud Securitie.
Les investisseurs vont surveiller désormais la réaction des Européens.
"Tout l'enjeu est désormais de savoir s'il peut y avoir des négociations", estime M. Weston.
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande, qui se retrouvent à Paris dans la soirée, se sont entendus pour dire qu'il fallait "respecter le vote" des Grecs, et ont appelé à un sommet de la zone euro, qui aura lieu mardi à 16h00 GMT à Bruxelles.
Surtout, le marché sera attentif à la réaction de la Banque centrale européenne (BCE) qui se réunit pour faire le point sur les aides d'urgence (ELA) accordées aux banques grecques.
"Une suspension des prêts ELA placerait le système bancaire dans l'incertitude, bien que cela ne soit pas probable" mais dans le même temps "la BCE ne peut pas soutenir les banques indéfiniment, surtout si elles ne sont pas solvables", explique M. Weston.