Zodiac Aerospace a vu sa rentabilité lourdement affectée par ses difficultés sur les sièges, avec un recul prévu de 40% de son résultat opérationnel courant pour son exercice 2014-15, mais entend à présent tourner la page.
L'équipementier aéronautique a presque réussi son pari de résorber les retards de sa branche sièges avant la fin de son exercice décalé, clos fin août, mais il a trébuché en toute fin d'exercice pour une question de certification d'un modèle de siège.
"Ca nous coûte cher cette histoire. Nous sommes restés sur notre priorité, qui était de servir clients, de résorber les retards", a déclaré le président du directoire, Olivier Zarrouati à l'AFP.
"Nous avons imparfaitement réussi à le faire. En réalité, nous avons presque réussi à le faire (et) nous avons une situation nettement meilleure qu'il y a six mois."
"Il nous faut maintenant gagner en stabilité", a-t-il ajouté.
Ces difficultés qui ont empoisonné l'exercice du groupe vont donc affecter ses résultats annuels, dévoilés en novembre prochain.
- surcoûts opérationnels -
"Le résultat opérationnel courant de l'exercice sera significativement impacté par les difficultés des activités Aircraft Interiors et en particulier de la branche Seats, ainsi que par le coût lié à la mise en place de plans de redressement", a indiqué l'équipementier.
"Il devrait être en recul de l'ordre de 40% par rapport à celui de l'exercice précédent", a-t-il ajouté. Le résultat opérationnel courant du groupe s'était élevé à 549 millions d'euros en 2013-14.
"Les surcoûts opérationnels de l'exercice 2014/2015 devraient coûter environ 5 points de marge", a également indiqué Zodiac Aerospace.
Mais il estime que cet épisode est désormais presque entièrement derrière lui.
"Notre volonté est de tourner la page une fois pour toute et rentrer dans un 2015-16 d'une facture toute différente", a affirmé M. Zarrouati. "Nous pensons que le gros du combat a été livré en 2014-15. Il nous reste un petit bout du combat à livrer."
Pour l'exercice en cours, débuté le 1er septembre, le groupe vise donc "une poursuite de la croissance organique de son chiffre d'affaires et la résorption progressive de ces surcoûts grâce au déploiement des plans de transformation mis en place en fin d'exercice 2014/2015."
Ces difficultés n'ont donc pas permis à l'équipementier de profiter pleinement de la forte croissance de son activité, avec une progression de 18,1% de son chiffre d'affaires à 4,93 milliards d'euros, proche du seuil symbolique des 5 milliards.
Il devrait le faire lors de l'exercice qui vient de s'ouvrir sous des perspectives nettement plus favorables, selon Olivier Zarrouati.
"La réorganisation du groupe est faite. Le plan +Focus+ est lancé, pleinement actif en termes de mise en place des standards", a-t-il souligné. Il s'est également félicité de la bonne tenue du dollar, favorable aux groupes aéronautiques issus de la zone euro.
Les nouveaux retards sont apparus en toute fin d'exercice en raison d'un modèle de siège qui a nécessité des "ajustements" en vue de sa certification.
Mais ils sont d'"une nature différente, d'autant que ce sont des sièges relativement simples à produire, de classe éco", selon M. Zarrouati. "Mais il est vrai que dans l'annonce des chiffres, nous n'avons pas la satisfaction de dire que ces chiffres sont atteints sans contestation", a-t-il regretté en référence à l'objectif de résorption totale des retards que le groupe s'était donné pour la fin de l'exercice.
"Nous nous sommes donnés comme objectif d'avoir zéro retard en fin d'exercice. En fait, nous sommes passés tout près. Mi-juillet, nous y étions", a-t-il poursuivi en assurant qu'"à la prochaine conférence, celle de résultats, c'est une affaire qui sera réglée".
Il n'a pas précisé le nombre de sièges affectés, indiquant simplement qu'il est "du même ordre de grandeur que la dernière communication" du groupe. En juin dernier, le nombre de PAX (sièges passagers individuels, NDLR) en retard était de 1.700, contre 2.200 à la fin du premier semestre, et de 6.000 à la mi-mars, avait indiqué Zodiac Aerospace.