par Michael Nienaber
BERLIN (Reuters) - La baisse de l'euro dope les exportations allemandes vers la Grande-Bretagne et les Etats-Unis au point que ces derniers pourraient ravir cette année à la France le titre de première destination à l'export de la République fédérale, montrent des statistiques officielles allemandes jeudi.
Sur les neuf premiers mois de l'année, les Etats-Unis ont importé pour 85,5 milliards d'euros de produits allemands, un montant en hausse de 20,9%, précisent les données de Destatis, l'institut fédéral de la statistique, compilées à la demande de Reuters.
Les exportations allemandes vers la France, elles, n'ont augmenté que de 2,8% à 77,3 milliards d'euros. Celles destinées à la Grande-Bretagne ont bondi de 14,2% à 67,6 milliards.
"La croissance des exportations bénéficie vraiment de la dépréciation de l'euro. C'est la raison pour laquelle les exportations vers les Etats-Unis augmentent nettement", commente Jörg Krämer, chef économiste de Commerzbank (DE:CBKG).
Parallèlement, la machine exportatrice allemande profite aussi de la reprise dans certains pays, comme l'Espagne, dont les achats de produits allemands ont augmenté de 12,5%, ou l'Italie (+6,6%).
Baisse de l'euro et reprise européenne ont ainsi plus que compensé la dégradation de la demande en Chine, vers laquelle les exportations allemandes ont reculé de 2,6% à 53,8 milliards d'euros après plusieurs années de forte progression.
Vers la Russie, la baisse a atteint 27,9%, à 16,3 milliards, conséquence de la chute des prix des hydrocarbures et des sanctions occidentales, qui ont précipité l'économie russe dans la récession.
Au total, les exportations allemandes ont augmenté de 7,0% sur la période janvier-septembre, une croissance qui atteint 10,0% pour les pays extérieurs à la zone euro.
"La croissance globale des exportations allemandes devrait quelque peu ralentir à l'avenir", estime Jörg Krämer, en raison du ralentissement de la croissance des pays émergents, déjà perceptibles dans les chiffres des commandes à l'industrie.
(Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison)