La production industrielle chinoise a connu une forte accélération en novembre, bien plus marquée qu'attendu et mettant un terme à trois mois d'essoufflement.
Les ventes de détail continuent par ailleurs de croître avec vigueur, alors que Pékin intensifie ses mesures de relance de l'activité de la deuxième économie mondiale.
La production industrielle en Chine a progressé le mois dernier de 6,2% sur un an, contre une hausse de 5,6% en octobre, a indiqué samedi le Bureau national des statistiques (BNS).
Il s'agit de la plus forte progression depuis juin, bien au-delà de la prévision médiane des analystes.
Le secteur industriel chinois reste miné par les surcapacités, sur fond de demande intérieure et internationale terne - comme en témoigne un nouveau plongeon du commerce extérieur le mois dernier -, de stagnation persistante de l'immobilier, et de contractions répétées de l'activité manufacturière.
L'embellie de novembre pourrait suggérer que les diverses mesures de relance adoptées par Pékin font partiellement effet.
La banque centrale chinoise a abaissé fin octobre ses taux d'intérêt pour la sixième fois en l'espace d'un an, pour favoriser l'octroi de crédits bancaires.
De même, le gouvernement a accordé des rabais fiscaux aux entreprises, promis de renforcer ses dépenses d'investissement, et réduit les taxes à l'achat sur les voitures --ce qui pourrait expliquer la forte progression de la production du secteur automobile le mois dernier.
Quant aux investissements en capital fixe, qui traduisent les dépenses dans les infrastructures, ils ont augmenté de 10,2% sur un an durant les onze premiers mois de l'année.
Autre chiffre encourageant dévoilé samedi: les ventes au détail, baromètre des dépenses des ménages chinois, ont augmenté en novembre de 11,2% sur un an, leur rythme de progression le plus rapide depuis décembre 2014.
Ce chiffre, qui ressort au-delà des attentes des analystes (+11,1%) et du niveau d'octobre, a bénéficié du coup de pouce du "Jour des célibataires", surnom donné au 11 novembre et prétexte à une surenchère de promotions sur les sites de vente en ligne.
Les internautes chinois ont dépensé ce seul jour-là l'équivalent de 13,3 milliards d'euros, sur les plateformes de vente du géant du secteur Alibaba, une envolée de 60% par rapport à l'an passé.
La robustesse des ventes de détail, contrastant avec les accès de faiblesse de la production industrielle, reflète le douloureux "rééquilibrage" du modèle économique chinois, que Pékin tente de piloter.
L'idée est de doper la consommation intérieure, les services, les industries de nouvelles technologies et exportations à haute valeur ajoutée, au détriment de l'industrie lourde et des exportations --moteurs traditionnels de croissance en sévère essoufflement.
Mais la conjoncture chinoise reste dans l'ensemble très fragile, de l'avis de certains experts, dont beaucoup misent sur un net ralentissement économique en 2016.
La croissance du géant asiatique a ralenti à 6,9% au troisième trimestre, et devrait enregistrer sur l'année sa plus faible performance depuis un quart de siècle.
D'autres statistiques rassurant sur la santé de l'économie chinoise ont été publiées récemment.
Le volume des prêts accordés par les banques chinoises a ainsi augmenté de 35% en novembre par rapport à octobre.
Ce très fort rebond du crédit s'explique par des facteurs saisonniers, à l'approche de la fin de l'année, mais a également été alimenté par les mesures répétées de soutien à l'activité adoptées ces derniers mois par Pékin.
"L'économie chinoise se stabilise et a cessé des plonger", a affirmé à l'agence Bloomberg News Shen Jianguang, chef économiste de Mizuki Securities à Hong Kong.
"Nous allons assister à une nette amélioration au cours des prochains mois car le gouvernement chinois continue à abaisser les taux d'intérêt et les réserves obligatoires tout en adoptant des politiques budgétaires plus proactives", a-t-il ajouté.