L'action du conglomérat japonais Toshiba a dévissé de 12,28% mardi, après un plongeon de 9,80% lundi, tombant au plus bas depuis près de 7 ans, plombée par l'annonce de prévisions de perte nette annuelle record et d'un changement de stratégie qui le pousse à supprimer 10.600 postes dans le monde.
A l'issue des échanges, le titre Toshiba a abandonné 31,3 yens à 223,5 yens, son plus bas niveau depuis mars 2009.
Il a perdu 56% depuis avril dernier, du fait de la mise au jour de malversations comptables sur plusieurs années.
Entre 2008 et 2014, trois PDG de Toshiba et plusieurs de leurs collaborateurs se sont rendus coupables d'artifices financiers qui ont abouti à surévaluer le bénéfice net des exercices concernés de 155,2 milliards de yens (1,1 milliard d'euros).
Ces pratiques ont masqué la mauvaise santé de plusieurs divisions que le groupe est désormais contraint d'assainir.
La direction de Toshiba a présenté lundi après-midi un plan de restructuration qui touche essentiellement ses activités de produits grand public (PC, TV, électroménager) dont la taille va être notablement réduite: un tiers de leurs effectifs vont disparaître (80% dans l'activité des TV).
Une perte nette de 550 milliards de yens est redoutée pour cette année comptable qui s'achèvera en mars 2016.
Par ailleurs, Toshiba prévoit "d'ouvrir à des investisseurs tiers le capital de sa division d'équipements médicaux (systèmes d'imagerie et autres appareils pour hôpitaux) pour renforcer les fonds de cette structure".
Cette façon de présenter les choses est vue par les acteurs de la Bourse de Tokyo comme l'aveu que l'activité risque purement et simplement d'être cédée en tout ou partie.
Bilan, Toshiba, qui a pourtant construit son image de marque auprès des consommateurs grâce à ses télévisions, PC portables et autres produits audiovisuels, informatiques ou électroménagers, se dirige vers un resserrement de son portefeuille autour de deux piliers principaux: les équipements pour la production d'électricité et l'énergie et le stockage de données.
Les incertitudes dans ces deux domaines sont telles que rien ne garantit au groupe qu'il aura la solidité et offrira les rentrées souhaitées par les actionnaires.
Une agence de notation japonaise a accentué les craintes dans la journée en dégradant l'appréciation portée sur le groupe qui pourrait subir des sanctions similaires de la part d'autres établissements.