PARIS (Reuters) - Les prix à la consommation ont augmenté de 0,2% en décembre en France et dans les mêmes proportions sur l'ensemble de l'année 2015, annonce mercredi l'Insee.
Par comparaison, le rythme d'inflation sur douze mois était stable en novembre et s'inscrivait à tout juste +0,1% en décembre 2014.
L'indice des prix harmonisé IPCH, qui permet des comparaisons avec les autres pays de la zone euro, a également progressé de 0,2% le mois dernier et de 0,3% sur les douze mois à fin décembre, alors que les économistes interrogés par Reuters l'attendaient en moyenne à +0,1% sur le mois et +0,2% sur l'année.
L'inflation sous-jacente (hors tarifs publics et produits à prix volatils) a de son côté progressé de 0,1% au mois de décembre et affiche une hausse de 0,8% sur un an, un plus haut depuis février 2014. Son rythme était négatif (-0,1%) il y a un an.
La faiblesse de l'évolution des prix en France, deuxième économie de la zone euro, illustre les difficultés de la Banque centrale européenne à faire repartir l'inflation malgré la nouvelle baisse de son taux de dépôts et le prolongement de son programme de rachats d'actifs annoncés début décembre.
Elle plaide théoriquement pour une nouvelle baisse du taux du livret A, le produit d'épargne le plus populaire en France, à compter du 1er février.
Selon l'Insee, décembre a été marqué par les hausses saisonnières des prix de certains services (+12,7% pour le transport aérien, +6,6% pour les hébergements de vacances) et, comme à chaque fin d'année, par celles des taxes d'enlèvement des ordures ménagères et des primes d'assurance.
De plus, les prix des produits manufacturés se sont redressés (+0,3%), dont ceux de l'habillement-chaussures avant les soldes d'hiver.
A l'inverse, les prix de l'énergie ont accusé leur septième mois consécutif de baisse (-1,2%). Mais leur recul étant moins marqué qu'en décembre 2014, ils ont contribué "significativement" à la hausse de l'indice d'inflation en glissement annuel, souligne l'Insee.
Les prix alimentaires ont reculé pour leur part de 0,3% en raison de la baisse des produits frais, notamment les légumes et les fruits du fait de la douceur des températures.
Sur la base de la formule indicative de son calcul, le taux du livret A pourrait être ramené à 0,25% mais il est peu probable que le gouvernement, qui se prononcera sur la question en fonction d'une recommandation de la Banque de France, aille jusque là.
En juillet dernier, il avait accepté de faire passer la rémunération du livret A sous la barre symbolique de 1,0%, à 0,75%.
Même si ce taux reste particulièrement élevé dans l'environnement actuel pour un produit liquide et totalement défiscalisé - les emprunts d'Etat français à 10 ans affichent par comparaison une rémunération de 0,92% - sa baisse s'est traduite par huit mois consécutifs de décollecte du livret A.
Pierre-René Lemas, le directeur général de la Caisse des dépôts, l'institution qui gère les fonds du livret A, s'est prononcé mercredi sur France Info, pour un maintien de son taux à 0,75%.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a insisté sur Europe 1 sur le niveau "anormalement élevé", selon lui, de la rémunération d'un autre produit d'épargne, le plan d'épargne logement, qui se situe à 2,0%.
(Yann Le Guernigou)