STRASBOURG (Reuters) - Henri Leclaire, un retraité de 67 ans, a été renvoyé devant la cour d’assises de Metz pour répondre, avec le tueur en série Francis Heaulme, du meurtre de deux enfants en 1986 à Montigny-les-Metz, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat.
Les deux juges d’instruction chargés du dossier n’ont pas suivi le procureur de Metz pour qui un non-lieu s’imposait en raison de charges insuffisantes.
"Il est éminemment probable que nous fassions appel", a dit à Reuters Me Thomas Hellenbrand, avocat d’Henri Leclaire.
Cet ancien manutentionnaire, qui travaillait à l'époque près du talus de voie ferrée où les deux garçons de huit ans étaient montés jouer, avait été le premier à avouer le crime, lors de son placement en une garde à vue, avant de se rétracter, comme deux autres suspects le feront après lui.
Le troisième, Patrick Dils, alors âgé de 16 ans, sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avant d’être rejugé et innocenté en 2002 grâce à de nouveaux éléments mettant en cause Francis Heaulme, déjà condamné pour neuf meurtres, dont deux fois à perpétuité.
Son nouveau procès, le 1er avril 2014, devant la cour d’assises de Metz, avait été renvoyé dès le premier jour en raison de témoignages laissant entendre qu’Henri Leclaire pouvait avoir été le co-auteur des meurtres.
L’assistante d’un avocat, chez qui le sexagénaire livrait des courses pour arrondir sa retraite, avait expliqué comment cet homme fruste lui avait raconté avoir frappé les enfants tout en affirmant ne les avoir pas tués.
Un cheminot en retraite avait de son côté reconnu Henri Leclaire comme l’homme au T-shirt taché de sang qu’il avait aperçu sur les voies au lieu et à l'heure du crime, le 28 septembre 1986, jour où Alexandre Beckrich et Cyril Beining avaient eu le crâne fracassé à coups de pierres.
(Gilbert Reilhac, édité par Sophie Louet)